jeudi 18 décembre 2014

La Saga de Mark Oliver Everett : Episode 6/15 - Flyswatter

Deux ans après Electro-Shock Blues, les tourments de E se sont calmés et il revient avec un nouvel opus.


Pour Daisies Of The Galaxy, j'aurais pu choisir Mr E's Beautiful Blues (à voir ici) mais la présence de ce titre a été imposée à E par son label, et de fait, il ne me semble pas que ce soit celui qui reflète le mieux l'essence même de ce disque. La simplicité apparente de ce titre (trois accords répétés en boucle, j'arrive même à le jouer à la guitare, c'est dire) pour une efficacité néanmoins optimale lui donne un caractère particulièrement brillant.

Avec cet album, Eels revient vers une pop plus apaisée, peut-être même plus (mais moins immédiate) que sur Beautiful Freak. On découvre des titres tous plus percutants les uns que les autres (The Sound Of Fear, Jeannie's Diary, Packing Blankets, I Like Birds ou It's A Motherfucker sur lequel E use à nouveau du paradoxe entre une ritournelle apaisée et des paroles versant sur une tendance opposée) et un ensemble qui se tient parfaitement.

C'est pour autant, de manière assez paradoxale, l'album qui, parmi les quatre premiers de E, me scotche le moins. Sans être convenu (absolument pas), il correspond à une période durant laquelle Mark Oliver Everett remonte la pente dans sa vie. Et c'est affreux, sans doute cruel aussi, mais j'ai tendance à penser (et à préférer, dois-je bien avouer) les disques correspondant à des périodes de troubles personnels pour l'Américain.

Avec Flyswatter, Eels est de retour avec un nouveau clip fou, un riff répétitif efficace et un refrain déglingué comme on les aime. Une fausse pop-song parfaite pour l'anti-héros qu'il est, en somme.

A noter que ce disque, et notamment le titre It's A Motherfucker, attirera à Eels le mépris inattendu (et accueilli avec plaisir par E) de George W. Bush (j'ai pour habitude de mettre en gras le nom des personnalités, mais j'évite ici, ne me demandez pas pourquoi, il doit y avoir une once de respect dans la démarche), lequel considérait que Mark Oliver Everett symbolisait la déchéance et l'obscénité de la jeunesse américaine. Un joli cadeau pour notre E puisque après le suicide commercial d'Electro-Shock Blues, cette tirade permit de relancer les ventes de Daisies et l'intérêt général auprès de Eels.



Un morceau efficace représentatif de ce disque : I Like Birds
Et puis un autre : Packing Blankets

15 commentaires:

  1. C'est marrant parce que je pensais la même chose de Daisy of the Galaxy, à tel point que j'ai déserté Eels depuis, en me disant qu'il avait fait un peu le tour de la question; Donc j'attends avec impatience la suite pour découvrir ce que j'ai manqué.

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    1. Si ça fait 14 ans que tu as déserté Eels, tu as à mon sens quelques rattrapages à faire =)
      J'espère que tu pourras trouver ici quelques accroches qui te donneront envie d'y revenir !

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  2. pour ma part je place Daisies of the Galaxy juste derrière ESB dans mes préférés de Eels, je trouve qu'ils forment un couple antagoniste qui reflète à merveille le talent de E, tout en ayant aussi beaucoup de points communs. Ca n'aurait sans doute pas été mon choix à l'époque, mais je crois qu'aujourd'hui je mettrai en avant le morceau "Daisies of the Galaxy"

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    1. C'est marrant, je vois aussi des couples dans les albums de Eels, mais je vois les paires suivantes : BF/ESB, DOTG/SJ et S!/BL&OR. Soient les 6 premiers disques de Eels dans l'ordre, avec à chaque fois un premier disque plus léger et un second plus radical, plus lourd, plus brut (ou plus introspectif pour BL&OR).

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  3. Flyswatter quel titre !
    Sinon j'apprends ici que Electro-Shock Blues a été un échec commercial, dans mon esprit sa discographie fut une ascension jusqu'à Hombre Lobo

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    1. Ton message m'a incité à reprendre le classement dans les charts de ses différents opus, visible ici : http://en.wikipedia.org/wiki/Eels_discography

      Difficile d'y voir très clair car si l'on s'en tient aux ventes aux USA, Hombre Lobo est effectivement celui qui s'est le mieux classé (43ème, on est loin d'un grand succès, cela dit, ESB, DOTG et Souljacker n'entraient même pas dans les charts quand BF était 114ème), on se rend compte que globalement ESB s'est moins bien classé/vendu que DOTG et BF... sauf en Belgique, pays entièrement conquis à la cause de Eels puisqu'il y classera 3 albums numéro 1 (Hombre Lobo, Wonderful, Glorious et... Tomorrow Morning, oui, incroyable).
      Bref, je digresse, mon post doit être soporifique, mais à sa sortie, ESB n'a pas emprunté le tremplin offert par BF.

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    2. Sinon je termine la réecoute de Daisies Of The Galaxy et il me semble qu'il y a une redite sur Selective memory, le passage à la contrebasse me rappelle un de ses autres titres mais je ne saurais dire lequel

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    3. hé hé, si tu cherches les redites chez Eels tu n'as pas fini....

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    4. Effectivement, d'ici quelques albums, il faut bien avouer que les redites seront de plus en plus fréquentes.

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  4. Rien à voir, une fois de plus, mais pour continuer dans le ''parallèle'', si Electro-shock est pour moi le Berlin d'Eels, avec Daisies on tient son Transformer.
    J'ai longtemps délaissé cet album et maintenant je l'écoute plus que jamais.

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    1. Tu cites les Lou Reed que je connais le mieux, donc je peux apprécier la comparaison. Et je m'y retrouve puisque je préfère ESB à Daisies car plus sombre et ambitieux de même que je préfère Berlin à Transformer pour les mêmes raisons.

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    2. Et je pense la même chose.
      Mais si nous sommes ici entre fans d'Everett j'ai voulu citer ces deux disques de Reed qui pour tout le monde et toute sortes de raisons ont marqué l'histoire de notre musique.
      Si tu vois ce que je veux dire ...

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    3. Je vois tout à fait ce que tu veux dire, et je trouvais la comparaison pertinente =)

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  5. Je me prends à imaginer avec délice un remake du clip de "It's a Montherfucker" où l'on découvrirait W en train de s'étouffer avec un bretzel...en forme de E.
    Soit dit en passant, à l'époque E approchait la quarantaine, il est en effet flatteur qu'il ait pu faire figure de symbole d'une jeunesse. Si en plus cette dernière est décrite comme obscène et décadente, ça vaut tous les titres de noblesse !

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    1. Pour sûr, un tel clip aurait fait son petit effet.
      E approchait effectivement de la quarantaine. Son succès relativement tardif lui aura sans doute valu cette sortie de W.
      Je crois que le simple fait de recevoir un quelconque propos négatif d'une bouche aussi fétide vaut tous les titres de noblesse !

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