lundi 17 février 2014

Beck - Morning Phase (2014)

Je m'étais juré de ne pas trop y avoir recours. C'était un peu la raison d'être de ce blog. Il s'agissait de trouver un espace où je peux raconter mon rapport à la musique, ce en quoi elle me touche, et offrir le contre-pouvoir idéal au ton plus neutre affectivement que je m'efforce d'employer lorsque j'écris quelques mots sur IndieRockMag.

L'idée, donc, et ce que je m'étais promis d'éviter, c'était de faire des copier-coller de mes chroniques ici. Et en fait, ce blog débutait très mal, puisque dès le début, je rompais cette règle d'or pour mettre en place mon bilan de l'année ici même.


Oui, mais c'était pour la bonne cause, afin de présenter mes goûts à cette nouvelle communauté, de déceler quelques compatibilités évidentes, quelques sujets à débat (ce que je viens chercher sur ces blogs, puisque je ne peux plus le trouver sur des forums généralement désertés).

C'est à ce moment que je me dis que je suis bien parti pour faire une chronique du nouveau Beck, sans même parler du disque. Car le voilà le risque. Si je me refusais de mettre les mêmes chroniques sur les deux lieux où je poste, je souhaitais aussi éviter de parler des mêmes choses aux deux endroits. Mais comment faire face à un album aussi génial que ce Morning Phase ? Comment choisir ? Entre deux solutions, j'ai pris la troisième, celle de choisir les deux, au risque de faire une légère (mais pas la première) entorse à mes principes.

Beck, je ne sais pas trop si je l'aime ou pas. Ou plutôt, je sais que je l'aime beaucoup, ça me fait juste franchement chier que ce mec ait des liens plus ou moins étroits avec la scientologie. Mais là où je n'ai aucune difficulté à détester Tom Cruise (peut-être aussi parce qu'à part dans Vanilla Sky, je ne l'ai jamais trouvé formidable, je précise que je n'ai jamais vu Eyes Wide Shut), avec Beck, c'est différent.

Déjà, le musicien a baigné dans la secte puisque ses parents en étaient membres dans les années 60. Et j'ai toujours plus de compassion pour les gens qui ont du mal à s'affranchir de ce qui a fait fondement dans leur construction identitaire que ceux qui plongent pieds et poings liés dans ce type de mouvement par la suite (ce qui est totalement injuste car je n'ai pas étudié la bio de Tom Cruise... Mais j'excuse parfois en fonction de ce qui m'arrange, quand je disais que je mettais mes principes dans ma poche...).



Que dire de plus sur ce Morning Phase ? Enfin, que dire de lui tout court, car je n'en ai pas vraiment parlé, là. Le coup d'enchaîner deux chroniques du même album d'affilée, ça marche pas, que je me le dise. Je connais pas tout Beck, j'aime beaucoup Sea Change et, dans un registre moins épuré, Modern Guilt. Je connais trop peu Odelay (la honte, hein ? Bon je m'y colle pour rattraper mon retard) et je n'aime pas plus que ça Guero. Clairement, c'est vers Sea Change que Morning Phase revient.

Ba oui, arrivé au bout du douzième album, difficile d'explorer de nouveaux horizons totalement vierges. On a toujours tendance à se dire qu'un nouveau disque ressemble à tel ou tel des 4 ou 5 albums majeurs. Radiohead connaît bien le sujet (c'est peut-être la première et seule réflexion commune à mes deux chroniques, hum, ça passe toujours moins bien la seconde fois).

Donc en bref, épure assez évidente, harmonies encore plus évidentes, quelques arrangements de toute beauté, un sens de la mélodie imparable. Quarante-sept minutes de bonheur, de plaisir, de délectation. Le genre d'albums que j'arrive à me passer en boucle, ce qui est devenu rare avec le temps. Des grands moments bien nombreux : Wave, Heart Is A Drum, Say Goodbye, Blackbird Chain ou encore Walking Light. J'ai presque cité la moitié des titres, et j'en ai écarté d'autres injustement. Là où il est parfois facile d'isoler les 2 ou 3 grands morceaux d'un disque, j'ai ici du mal à en trouver 2 ou 3 mineurs.

Et encore désolé pour cette chronique.

Et pour écouter l'album (vous avez une semaine, jusqu'à sa sortie, quoi), c'est sur le site de NPR

21 commentaires:

  1. Voici un artiste que j'ai longtemps régulièrement suivi, ces écrits aussi, car le monsieur était passionnant dans son approche de la musique.
    Ensuite cet éclectisme forcené et sans la moindre naïveté se devait être un piège, finalement on se posait moins de question avec les premiers.
    Bon ton commentaire + me rafraîchir la mémoire car je l'ai un peu oublier et je vais peut-être m'enquérir du dernier

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    1. Si tu vas au bout de la démarche et que tu l'écoutes, je serais ravi de savoir ce que tu en penses !

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  2. Pas encore assez réécouté pour savoir si la reverb à la louche me gâche définitivement les 2/3 de l'album ou si j'arrive à passer outre. Mais c'est très bon sinon, il y a des chansons comme Blue Moon que j'aime énormément dessus. Le son me fatigue juste un peu vite.

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    1. Tu me diras si tu changes d'avis. C'est marrant, la reverb' me dérange pas du tout, moi !

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  3. J'en ai déjà parlé chez Jimmy, c'est très marrant : 99% des gens aiment Beck, mais ... Il y a toujours un mais. Tiens c'était un post sur Odelay.
    Moi j'aime Beck tout court (Marius aussi d'ailleurs on s'était marré avec ce truc), Beck est un génie.
    C'est tout.
    Et si tu te demandes pourquoi son "appartenance" à la scientologie t'ennuie moins que celle de certains c'est aussi très simple : il n'a jamais emmerdé personne avec ça (c'est plutôt le contraire), jamais fait de prosélytisme là-dessus. Si j'ai bien compris son père était scientologue, pas sa mère ni lui, et en voulant comprendre pourquoi il aurait basculé. Bof, pas intéressant.
    Beck est un génie. Y en a un ou deux par décennie.

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    1. J'ai eu le temps de consacrer une partie de mon après-midi à Beck. J'ai écouté Odelay! que j'ai adoré. Mutations, j'ai plutôt bien aimé, sans plus.
      Tu dois avoir raison concernant son rapport à la scientologie, clair que le fait qu'il ne nous les brise pas avec ça plaide clairement en sa faveur.
      Je suis grosso modo d'accord avec la dernière ligne de ton commentaire. Sur les deux phrases qu'elle comporte !

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    2. Je pense qu'on a coché les deux mêmes cases pour les 90's...
      Et ils durent !

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    3. Ah oui mais les années 90 étaient formidables car elles en comptaient 4 (Beck Hansen, Mark Olivier Everett, Björk et Thom Yorke) !

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    4. Et je dis n'importe quoi, on avait Elliott Smith aussi, évidemment, dans les 90's. Putain de décennie.

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    5. Mmmm... non, moi je reste à deux !
      On a bien dit génies...

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    6. Oulà il y en a bien d'autres des génies sur cette décennie... Massive Attack et Tortoise déjà en premier lieu, les Beastie Boys bien sûr, DJ Shadow, Aphex Twin et Autechre, Dave Pearce, Matt Elliott, Oval, Mark Hollis pour deux de ses trois chefs-d'oeuvre absolus, Jim O'Rourke avec ou sans Gastr Del Sol, Labradford... bref.

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    7. En effet ! Même si le passage au génie de mon point de vue se fait plutôt en 2001. ;)

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  4. Mutations est superbe aussi, pourtant. En fait tout est très bon chez Beck, surtout Sea Change et le trop sous-estimé The Information qui à mon avis vaut 10 fois Odelay (que j'ai pourtant écouté 10 fois plus)... à part peut-être le trop clinquant Midnite Vultures qui m'avait impressionné à sa sortie mais dont je suis revenu, et certains des tout premiers comme Stereopathetic Soulmanure vraiment trop bordélique et fourre-tout. J'ai une compil' de face-B faite maison que j'écoute plus que les albums tellement c'est bon.

    Ce nouvel album est vraiment le petit frère de Sea Change, pas de morceau du calibre de Paper Tiger mais le disque ne démérite pas. La reverb elle contribue grandement à l'atmosphère de temps suspendue, presque irréelle, j'ai jamais eu aucun souci avec ça pour ma part, elle peut donner l'impression de prime abord que l'album manque de relief mais c'est tout le contraire. Walking Light est l'une des plus belles chansons de ce début d'année me concernant.

    Pour la petite histoire le bonhomme qui m'avait dédicacé je sais plus quoi à la sortie de son concert à Vaison en 2004 est étonnamment abordable, et dégage une sorte de charisme zen assez impressionnant quand tu le croises et échanges quelques mots avec lui.

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    1. Ce sont les demi-portions qui souvent se la pètent.
      Sur Sea Change, sur toute sa disco je crois bien, c'est ''Little One'' pour moi.
      Et Morning Phase est à la hauteur ...

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    2. En tout cas, ce disque (et les commentaires qu'il engendre) me donne juste envie de rattraper mon retard sur cet artiste majeur.

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  5. Mince je ne savais pas qu'il était sorti. Ah entre temps je vérifie, sortie le 25 février tssss....Du coup je vais attendre un peu avant de l'écouter alors...hein ?

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    1. Justement, si tu veux l'écouter sur NPR (le lien que j'ai mis tout en bas), il est dispo que jusqu'à la sortie officielle du disque. Que jusqu'à dimanche, donc =)

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  6. Rhoo.. Elno..je suis un béta .. je croyais l'avoir fait depuis des mois..puis mon cerveau à tilté..je viens juste de t'jouter dans mes liens..puis du coup, je visite tes pages... promis, j'te lâche plus.. bien fait pour toi :D

    "Sea Change" est un grand disk, avec un son Gainsbarre je trouve.. j'avais bien aimé "Odelay"..mais ça passe plus.. j'avais haïs "Midnite vulture".. et Mutation est assez bon.
    Le grand retour du gars après avoir bien bossé pour les autres pendant pas mal d'années.

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    1. Quoi ? J'étais pas dans tes liens ? Scandale ! Je plaisante, évidemment. Et tant mieux pour moi si tu lâches plus ces pages. Ouais, Sea Change c'est mon Beck préféré, un grand disque, clairement. Odelay, je l'ai redécouvert récemment, j'adore. Jamais écouté Midnight Vulture, ton commentaire ne m'y incite pas.

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    2. The Information, les gars !!

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