mercredi 6 mai 2020

JDRS 6/10 : Portishead - Numb

Sur les réseaux sociaux, Xavier de l'excellent blog Blinking Lights, m'a mis au défi de poster 10 couvertures d'albums qui ont influencé mes goûts musicaux. Un enregistrement par jour au cours des 10 prochains jours, aucune explication, aucune critique, juste la pochette. Comme lui, je vais tricher un peu, en mettant quelques courtes explications. J'en profiterai pour ré-alimenter ce blog en y recopiant mes bafouilles, ce qui nous amènera tranquillement jusqu'au déconfinement.


6/10 : PORTISHEAD - DUMMY (1994)

Sans doute le choix le plus difficile pour moi... Suivant toujours l'ordre chronologique de mes découvertes, je reste coincé en 2008-2009. Les prochains chapitres vont être concentrés sur les années 2008-2012. En effet, après avoir passé trois années à n'écouter quasiment rien d'autre que Radiohead (j'avais tendance à me dire que je ne trouverai jamais une voix qui saurait autant me passionner que celle de Thom Yorke... ça c'était pour la posture... mais j'avais réellement du mal à apprécier les voix d'autres artistes), je passais vers l'excès opposé. En octobre 2007, Radiohead sort In Rainbows. Je le télécharge évidemment (nous n'allons pas revenir sur ce coup de génie marketing et idéologique que fut celui du pay what you want), mais court l'acheter (à la Fnac... beurk) dès que possible (le 10 octobre 2007, je me souviens de la date de sortie du disque).

Et je découvre une quantité de disques d'artistes qui m'intéresse. Je les connaissais assurément, mais cette immensité d'albums constitue un électrochoc. J'écoute In Rainbows compulsivement mais, à l'époque, les forums de discussion sur internet constituent l'avenir. Je choisis méticuleusement celui que je vais investir. Il s'agit du ForumIndieRock (adossé au site IndieRockMag). Si le forum est désormais en respiration artificiel, le site est toujours aussi (voire plus) actif qu'à l'époque. J'y ai découvert tant d'artistes passionnants, bien au-delà de l'indie rock. Tout ça suite à une visite de routine à la Fnac (je coupe sans doute quelques chapitres de mon raisonnement...).

Bref, en 2008-2009, je découvre le trip-hop. Bien sûr, j'avais entendu parler de Massive Attack et de Portishead. Je n'étais pas totalement néophyte. J'aimais déjà ces combos. Mais je vais me mettre à écouter compulsivement de nombreux artistes du genre, y compris les plus opportunistes. Ce genre, d'ailleurs... qui n'existe pas vraiment, qui est un mot valise, fourre-tout dans lequel on peut aussi bien trouver, parmi les artistes qui m'ont fascinés, Alpha, Tricky, Goldfrapp, le premier ArchiveMorcheeba, Perry Blake ou Earthling). Mais les deux artistes qui me fascinent le plus restent Massive Attack et Portishead. Et lequel choisir aujourd'hui ? Choisir, c'est renoncer, et je ne veux renoncer à aucun de ces artistes majeurs.

Mais il faut le faire, et je crois que, des deux, celui qui m'a le plus influencé musicalement... Je ne parviens pas à finir ma phrase car j'ai commencé l'article sans savoir lequel j'allais choisir. Et lorsque je trouve un argument en faveur de Portishead (la prévalence de cette voix féminine... une première dans mon parcours), j'en trouve un autre pour Massive Attack (l'attrait tout à fait assumé pour des racines hip-hop). Puisqu'il faut choisir, je crois que Portishead et la voix de Beth Gibbons a eu une influence encore plus importante sur moi. Pourquoi ? Cette voix féminine, donc, là où l'indie rock 90s est un milieu quand même très masculin (et même si Massive Attack met en avant de nombreuses voix féminines, avec brio) m'a hanté, et ouvert la porte vers les univers de Björk, le premier album de Goldfrapp, et tant d'autres disques.

Et donc, puisque je choisis Portishead, ce sera avec leur premier disque, Dummy. J'ai sur-écouté Glory Box, mais un titre comme Numb a sans doute été encore plus marquant avec sa puissance progressive, d'abord suggérée puis bien concrète, ses tourments contagieux lorsqu'on l'écoute à vingt ans, et les scratchs de Geoff Barrow, ovniesque pour l'amateur d'indie que j'étais jusqu'alors.

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