jeudi 25 décembre 2014

La saga de Mark Oliver Everett : Episode 13/15 - What I Have To Offer

Sept mois après End Times, nous sommes toujours en 2010, et Eels publie le troisième volet de sa trilogie avec Tomorrow Morning.
Annoncé comme la facette optimiste d'End Times, Tomorrow Morning correspond en ce sens aux attentes. Même sur un titre comme What I Have To Offer que l'on pourrait considérer comme triste au premier abord, il se dégage une tranquillité qui fait davantage pencher l'ensemble vers un apaisement post-traumatique plutôt qu'à une détresse supplémentaire.

Ce disque est malgré tout souvent considéré comme le plus mauvais de Eels, et j'ai longtemps (à l'échelle de la sortie relativement récente du disque) considéré que c'était le cas. Je change aujourd'hui mon fusil d'épaule, laissant cette place à son prédécesseur. Si Tomorrow Morning n'est pas une des "masterpieces" de l'Américain, il n'en reste pas moins tout à fait recommandable.

En effet, là où certains percevaient une répétition dans les thèmes et les ambiances concoctées par l'artiste, cet opus a le mérite de marquer un pas de côté. En ce sens, Tomorrow Morning est peut-être le disque qui se rapproche le plus de Beautiful Freak. Léger mais plus ambitieux qu'il n'y paraît, il manque seulement à l'album représentant un arbre aux feuillages violets une dose d'expérimentation pour en faire l'égal, en termes d'ambition, du chef-d’œuvre pop de sa disco.

On retrouve non sans un certain plaisir notre E dans un registre autre que celui de l'auto-lamentation. L'optimisme, ça lui va bien, aussi... Surtout quand l'ensemble est de qualité sans tolérer pour autant la monotonie. Ca part dans tous les sens au sein d'une même sphère, c'est enjoué, plein d'ironie et plutôt inspiré. On parle donc "DU" disque sous-estimé de la carrière de Eels.



Un titre plus enjoué sur lequel on reconnaît à peine la patte de E : Looking Up
Un autre dans la même veine : Spectacular Girl
Un plus apaisé mais loin d'être mou, rappelant Daisies Of The Galaxy ou Blinking Lights : I Like The Way This Is Going

8 commentaires:

  1. à mon avis une des pochettes les plus moches de l'histoire du rock depuis le "I Am An Elastic Firecracker" de Tripping Daisy...

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    1. Je ne la trouve pas moche pour ma part, cette pochette. Commune, oui, convenue également, mais pas vilaine.

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    2. c'est l'association du violet et du blanc qui stimule davantage la partie de mon cerveau en charge des courses de la semaine (tiens, il faut que je reprenne du canard w-c) plutôt que mon imaginaire poético-rock...

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  2. C'est à mon sens la seule vraie catastrophe de la discographie de E. Certes il est plus relevé que le précédent, mais souvent pour le pire (malgré quelques titres plus marquants). Je ne comprend vraiment pas la comparaison avec Beautiful Freak, les 2/3 du disque sont carrément honteux, non?

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    1. La comparaison avec BF ne se justifie à mon sens pas au niveau qualitatif (je suis moins sévère que toi avec cet opus qui n'est à mon sens pas une catastrophe) mais dans l'esprit.
      Plus doux, plus léger et aérien, sans se départir de l'humour caustique du bougre, c'est la première fois que je retrouvais la combinaison de ces éléments à ce point (Daisies pourrait aussi faire l'affaire sur ces aspects).

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    2. l'humour c'est bien, mais à partir d'un certain degré on tombe dans la pantalonade. Pour moi les différences entre BF et ce disque sont bien plus nombreuses que les points de ressemblance, et la première de ces différences, c'est à mon avis ... le travail. je peux me tromper, mais l'ami E n'a pas du passer beaucoup de temps sur la compo et la prod de ce truc....

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  3. Y a deux monuments pour moi ici, d'un côté This Is Where It Gets Good et sa rythmique electro-hypnotique et cette pépite d'humour potache que si je ne me retenais pas je la chanterais à tue-tête qu'est Julie's Birthday. Doesn't she know that I'm an exception to the rule ?
    Non ? Essayez encore ...

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    1. Je redécouvre grâce à toi Let's Ruin Julie's Birthday. Sympathique en effet, ça me ferait presque penser au deuxième opus de E.

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