samedi 13 décembre 2014

La saga de Mark Oliver Everett : Episode 1/15 - Eunice

Après la série islandaise, en voici une nouvelle dédiée cette fois à Mark Oliver Everett. Le sieur en est à quinze albums, tous projets confondus. Il s'agira donc de mettre à l'honneur un titre pour chacun de ces opus. Ces différents albums seront donc évoqués sous le prisme du morceau que je trouve le plus marquant. Une sacrée besogne pour n'extraire qu'un seul titre de certains chefs-d'oeuvre.

En 1985, Mark Oliver Everett a 22 ans, il habite toujours dans sa Virginie natale et compose un Bad Dude In Love objectivement très mauvais. On prend parfois Radiohead en exemple pour "ces groupes dont le premier album est quelconque, et la suite géniale", mais E va plus loin avec un premier album totalement dégueulasse et même inaudible pour quiconque n'apprécie pas plus que ça celui qui deviendra la tête pensante de Eels.

Ce Bad Dude In Love est empli d'éléments clichés des années 80, avec un synthé ultra-cheap et des sonorités discos désastreuses. On reconnaît néanmoins certaines dimensions de ce qui fera le succès de E, notamment dans la rythmique, les (alors discrets) contre-pieds et la voix.

Evidemment, aucun titre n'est disponible sur Youtube, notre Américain prenant soin d'en demander la suppression dès qu'ils apparaissent. Honteux ? Clairement, oui. Dans son autobiographie, E n'évoque pas cet album et considère le suivant comme étant son premier effort solo.

Quand on écoute la besogne, il y a de quoi être honteux. Le pire, c'est que je viens de me réinfliger l'album pour savoir quel titre était le moins mauvais. Sans grande conviction, j'ai opté pour Eunice, que vous pourrez écouter, si vous avez du courage, par ici.

A noter que Bad Dude In Love n'a réémergé qu'il y a environ 10 ans via une cassette mise en vente sur eBay. La légende (mais méfions-nous des légendes) indiquerait que c'est une dénommée "Liz", amie intime d'Everett à l'époque à laquelle il aurait dédié ce disque (d'autres sources disent que c'est à son père, décédé trois ans plus tôt, que cet album rend hommage - tu parles d'un hommage) qui serait à l'origine de cette mise en vente.

12 commentaires:

  1. Super, après l'Islande, une nouvelle saga !!!
    Je connais très mal la disco de Mark Oliver Everett donc encore moins ce "first" épisode, de plus désavoué par son auteur. Je l'ai vaguement survolé et c'est exact : il sonne très kitsch, Synth-pop/disco 80's, solos cheap, batterie et sonorités "métalliques" et robotiques (typique de l'époque)...pas génial !!

    Radiohead est l'exemple le plus marquant et typique pour parler d'artistes/groupes débutant très moyennement pour ensuite exploser et rayonner à la face du Monde. Comme je l'avais écris sur mon blog : "Radiohead, ou comment la chrysalide devient le majestueux papillon du rock indé !"
    A +

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    1. J'aime beaucoup ta formule pour décrire l'évolution de Radiohead. A ceci près que la durée de vie du papillon est très réduite tandis que Radiohead a su maintenir le niveau d'exigence pendant très longtemps (en fait, toujours depuis The Bends, même si les deux derniers sont un peu plus discutés).
      J'espère que tu pourras trouver de quoi approfondir la disco de E par ici en tout cas ;)

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    2. Je pense largement pouvoir approfondir la disco de E grâce à ta nouvelle série, Merci !!!

      Par rapport à Radiohead : Alors que c'est UN des groupes qui compte le plus pour moi, que j'ai le plus écouté, qui m'a le plus scotché...leur évolution récente me laisse plus dubitatif.
      Jusqu'à "Hail to the Thief", NO problème, que des chef d’œuvres (hormis le premier).
      "In Rainbows", malgré de très grands pics orgasmiques (dont "All I Need", 1 de mes préférés dans le "planant"), je le trouve en deçà. Mais très bon album quand même.

      Par contre, "The King Of Limbs", je ne sais qu'en penser. Je crois que je ne l'ai pas compris. Pourtant, j'avais totalement adhéré au coté Electronic/Expérimental de la doublette "Kid A / Amnesiac", orientation Electro proche de celui-ci. Mais là, je ne sais pas. J'ai souvent réessayé de me replonger dedans mais je n'y arrive pas.
      J'ai même tellement adhéré à l'orientation électronic de "Kid A" qu'il est devenu un de mes 10 albums préférés (tout styles et époques confondus), un de mes disque ultime d’île déserte !!!
      Mais comme Radiohead est un immense groupe, j'attend quand même le prochain afin de juger ma cote d'amour pour eux....J'espère sincèrement !!!
      A +

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    3. Pour The King Of Limbs, je dois avouer que j'y reviens moins que je ne l'aurai pensé. Mais c'est aussi parce qu'il est sorti à une époque où j'écoute beaucoup (trop ?) de disques. A la sortie d'In Rainbows, je n'ai écouté que ce disque pendant près de deux mois. Je n'ai forcément pas le même rapport avec ces deux disques bien que sur le plan narratif, IR est le disque de Radiohead (hors Pablo Honey) qui a la trame et la cohérence la moins évidente.
      Mais j'adore comme toi All I Need, et plein d'autres merveilles (15 Step, Nude, Jigsaw Falling Into Places, Reckoner, Videotape).

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  2. Ah c'est parfait pour ceux qui n'ont pas trop suivi sa carrière...;) Dont je fais partie évidemment...

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    1. Tant mieux alors. Puisses-tu trouver de quoi découvrir davantage le bonhomme par ici ;)

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  3. Je m'interroge sur ce disque, est il vraiment sorti officiellement? Tout musicien a commencé par enregistrer des demos pourries chez lui, la différence c'est qu'elles ne sont pas toutes publiées... Seuls ceux dont le succès explose ont la désagréable surprise de voir ces brouillons de jeunesse exposés au grand jour. (de Radiohead il y a les premières demos de On A Friday, que je n'ai jamais écouté...)
    Bref, pour moi la saga E commence bel et bien par A Man Called E, qui ressemble bien plus à un premier disque imparfait mais prometteur...

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    1. Officiellement, je ne sais pas. Tu as le mérite de poser une question intéressante. Peut-être n'est-ce en effet là qu'une démo. Quoi qu'il en soit, c'est en tout cas inaudible. De mon point de vue.

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    2. certes. ce que je voulais dire, c'est que dans ces cas là on peut aussi remonter à des trucs qu'il composait à 12 ans sur une gratte désacordée en s'enregistrant sur des cassettes. Ca serait encore plus inaudible...

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    3. J'entends ta remarque, si ce n'est que Discogs (je sais que tu considères également ce site comme une mine d'or) le répertorie comme ayant fait l'objet d'une sortie en CD et en vinyle chez le label Joe Mama Records (inconnu au bataillon pour ma part).
      Il semblerait donc que ça ait été partagé à un moment donné quand même.

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  4. Hello.
    E a bien raison de faire comme si ce disque n'avait jamais existé puisqu'il n'a jamais existé en tant que tel. Je suis bien mal placé pour le dire puisque je l'ai moi-même partagé mais je rejoins Xavier sur ce coup.
    Quant à Liz il se pourrait bien que ce soit sa sœur Elizabeth non ? C'est ce qu'il nous apprendra dans quelques disques ...
    Bien bonne idée que cette saga !

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    1. Certes, mais ladite Liz n'aurait pas pu partager le disque au début des années 2000, comme le prétend cette légende à prendre avec des pincettes (j'avais lu ça sur le forum anglophone estrangedfriends de mémoire).

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