mardi 16 décembre 2014

La saga de Mark Oliver Everett - Episode 4/15 : Not Ready Yet

Trois ans après ses pérégrinations en solo, E bidouille les câblages piano/guitare/ampli et en sort un son innovant, enfin débarrassé des insupportables gimmicks eighties. Il est alors repéré par Dreamworks, le nouveau label de Spielberg.

Lorsqu'il s'agit d'enregistrer un disque, Mark Oliver Everett a environ 70 morceaux. Il en choisira les douze meilleurs. Beautiful Freak, ovni pop, ne sonne pour autant jamais comme une compilation, mais bien comme un disque cohérent qui aujourd'hui encore n'a pas pris une ride. Sa pochette est devenue mythique, des recherches ont été lancées et ont abouti pour trouver le visage actuel de la petite fille aux yeux de manga qui s'affichait sur le disque.

Et puis, E est devenu Eels. Il ne s'agit plus d'un gars paumé qui fait ses chansons tout seul, mais d'un groupe dont le leader à la gueule d'anti-héros crève l'écran. Le succès l'emmerde, en même temps qu'il semble se délecter secrètement de cette revanche prise sur le club des sportifs qui concentrait l'essentiel de la popularité au lycée.

Si ce disque est aussi superbe, c'est parce qu'il s'approprie les éléments de son époque (allant jusqu'à sampler des classiques oubliées comme la boucle de Susan's House comme le font depuis quelques années les Bristoliens) qu'il intègre à quelque chose d'intemporel : des mélodies évidentes, un spleen désarmant et un faux-optimisme déstabilisant.

Novocaine For The Soul, Rags To Rags, My Beloved Monster (sa chanson la plus jouée en concert, et peut-être désormais la plus connue, "grâce" à Shreck, ce n'est pour ma part pas ma préférée, mais elle a été composée en une heure, le rapport temps passé/réutilisation en concert est donc assez optimal), tous auraient fait de beaux choix, mais ils n'égalent pas à mon sens Not Ready Yet, morceau ultime, peut-être bien mon titre préféré tous artistes confondus. Une composition si simple mais jamais simpliste, un riff qui peut s'étirer sur plus de quinze minutes en live sans jamais agacer (au contraire, il fascine de plus en plus) et puis ce mariage entre l'électrique et l'acoustique... Tout y est parfait.



Un OVNI de ce disque : Novocaine For The Soul
Un titre efficace représentatif de ce disque : Rags To Rags

13 commentaires:

  1. le choix du morceau est très difficile, quasiment tous auraient pu faire l'affaire. A l'époque j'adorais aussi les ballades "Manchild" et "Flower". j'aurai sans doute choisi ce dernier, pour les arrangements et la version acoustique, l'un des premiers morceaux que j'ai appris à la guitare.

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    1. Même si j'aime évidemment ces morceaux (que peut-on jeter sur BF ?), ce ne sont pas ceux que j'aurais cité, loin s'en faut ! Ce qui prouve bien la qualité d'ensemble du disque.

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  2. en effet, pas facile de trancher mais je suis d'accord avec el norton surtout par rapport au développement "live" du morceau.

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    1. A part Not Ready Yet, quels titres aurais-tu retenus ? Il me semble que tu apprécies particulièrement Rags To Rags, non ?

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  3. Yo !
    Oserai-je m'exprimer sur les développements Live que je trouve trop longs ?
    Allez, j'ose, d'une certaine manière Freak est un disque parfait, tout tombe en place au bon moment, pour moi un ''Ready'' plus long est un ''Ready'' trop long.
    Si j'en crois mon compteur iTunes c'est Flower que j'écoute le plus, mais j'avais le CD depuis un bon moment déjà ...

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    1. Oui, tout tombe en place au bon moment (ou est-ce qu'on a trop usé ce disque et qu'on ne peut plus l'imaginer différemment ?).
      Mais dans un cadre live, comme c'est le cas sur l'excellent Electro-Shock Blues Show et des dizaines de live sur la tournée ESB, voir un Not Ready Yet à rallonge, ça a un côté hypnotique qui me charme à chaque fois.
      Je ne savais pas qu'iTunes recensait le nombre d'écoutes accordées à chaque titre. Ca a un côté un peu flippant, je trouve.

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    2. Je te comprends mais j'ai pas mal de ces lives et je persiste à trouver ces ''Ready'' un peu trop longs. Accessoirement ces ''longueurs'' ou plutôt ''allongements'', quels que soient les morceaux, ont totalement disparu lors des trois dernières tournées du groupe ce qui n'était pas pour me déplaire.
      Quant au compteur d'iTunes y a pas de quoi flipper, tu l'affiches si tu veux (et c'est purement mathématique, y a personne pour t'espionner ...). Moi j'aime bien, si tu me demandes quel est le meilleur disque de l'année je peux hésiter, si tu me demandes quel est celui que j'ai le plus écouté j'ai la réponse !

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    3. C'est vrai que ces allongements ont disparu des dernières tournées. D'ailleurs, Not Ready Yet a totalement disparu de la circulation. Il n'a pas été joué en live depuis 2007 d'après Setlist : http://www.setlist.fm/stats/eels-bd6e59a.html
      Une éternité.

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    4. les développement live sont faits pour etre écoutés.... live. C'est le genre de "surprises" que j'adore en concert, c'est vrai qu'après à la réécoute chez soi ca passe plus ou moins (dans le cas de Eels chez moi ca passe carrément! en parlant de ca j'ai aussi une version longue et explosive de Manchild que je trouve terrible!)

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    5. Je ne connais pas cette version déployée de Manchild. Si tu as un moyen de la partager, elle m'intéresse !

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    6. je vais voir, sonne moi sur facebook ce soir. je crois que le son est naze mais elle vaut le coup quand meme !

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  4. Bien vu El Norton, il est vrai que j'ai une tendresse particulière pour " Rags to Rags" sur lequel j'avais immédiatement accroché à l'époque.

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    1. Un des titres les plus évidents et accrocheurs de BF en effet. Un de mes préférés également.

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