samedi 24 décembre 2016

Nine Inch Nails - Burning Bright (Field On Fire) (2016)

J'ai toujours aimé Nine Inch Nails. Enfin, toujours... J'ai découvert l'artiste en 2007, à l'époque où sortait Year Zero, l'un de ses albums concepts les plus aboutis (sur le podium de mes LPs favoris du bougre, derrière The Fragile (1999) et The Downward Spiral (1994), finalement). Mais ses dernières sorties étaient clairement décevantes, qu'il s'agisse de The Slip (2008) ou du ratage Hesitation Marks (2013), sans parler du projet How To Destroy Angels mené avec sa compagne Mariqueen Maandig.

Ce vendredi sortait un nouvel EP de Trent Reznor. On savait que l'artiste n'était pas mort sur le plan artistique puisqu'il avait entre-temps sorti de nombreuses BOs avec Atticus Ross (principalement pour des films de Fincher, tel que l'incroyable Gone Girl à la réussite duquel contribue réellement la BO). Tout de même, le voir opérer avec brio dans sa veine plus électrique et industrielle me manquait.

NIN, c'est en effet l'un des seuls artistes aussi "trash" dans l'orientation industrielle (certains qualifient même ce qu'il fait de 'metal indus', bien que je trouve qu'on est clairement dans du 'rock indus' mais peut-être me dis-je cela pour ne pas admettre que je trouve mon compte dans quelque chose qui relève du metal, quelle idiotie cela constitue de raisonner ainsi) et j'y suis donc clairement attaché.

Clairement attaché, d'autant plus que j'ai usé du logiciel de retouche sonore sur ce Year Zero que j'évoquais précédemment, et pour lequel, à l'époque où Radiohead sortait son In Rainbows sur la base du pay what you want, Trent Reznor avait utilisé le même procédé tout en offrant au téléchargement chacune des parties instrumentales de l'intégralité des morceaux du disque.

Une aubaine pour le passionné que je suis et l'adulescent patient que j'étais et qui a alors créé pas mal de sons - et de 'disques' malheureusement perdus, sauf un - en mêlant des sonorités issues de titres de NIN avec d'autres de Radiohead, de Robin Foster, Noir Désir, Massive Attack... Bref, tout ce que j'écoutais à l'époque et qui était "récupérable" pour ces mix sauvages.  

Mon attachement à NIN est donc évident et, en cinq titres et seulement vingt et une minutes, cet EP voit non seulement l'artiste revenir d’entre les morts alors même que l’on était tenté de condamner ce projet pour ne plus attendre de Trent Reznor que ses bandes originales au piano, mais cela va plus loin puisqu'il nous proposant un halo 29 (il a classé toutes ses sorties discographiques par 'halo') qui aura fière allure aux côtés des enregistrements effectués entre 1994 et 2008. Sa période dorée, en somme, dont la longueur témoigne du caractère indispensable de son œuvre.

Mais sur ce disque figure un morceau qui, peut-être plus que les autres (quoi que Dear World, est aussi extrêmement bon), en symbolise la réussite. Il s'agit du dernier. Comme quoiTrent Reznor a probablement gardé le meilleur pour la fin. Long en bouche, ce Burning Bright (Field On Fire) parvient à rétablir pour de bon la magie originelle du projet NIN tant la dimension industrielle est prégnante dans ces percussions métronomiques, que la voix étouffée - à moins qu’elle ne soit surtout étouffante - dégage une sensation permanente d’embrasement et que le caractère downtempo du titre et les césures qu’il contient décuplent le sentiment de menace qu’il peut procurer.

Pas forcément accessible ni pleinement appréciable dès la première écoute (long en bouche, je disais), ce Burning Bright (Field On Fire) ne déroutera pour autant pas les fans de Reznor, qui y fait du NIN assez 'pur jus' comme tout cet EP qui marque pour mon plus grand plaisir le retour aux sonorités de son sommet The Fragile



9 commentaires:

  1. Tiens c'est marrant, un premier "zapping" rapide des morceaux de l'album ne m'a pas convaincu. Mais tu vas me forcer à y retourner ;)

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    1. Pas le genre d'EP qui s'écoute en mode "zapping" à mon sens. Bien qu'il n révolutionne pas son art (loin de là, il revient à ce qu'il faisait dans les nineties), Reznor propose quelque chose de moins évident qu'il n'y parait. Assez long en bouche. Le format EP est parfait pour ça finalement, puisque ça permet d'y revenir plus rapidement, là où un album d'une heure peut être assez indigeste quand il s'agit de multiplier les écoutes pour se l'approprier.

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    2. Je suis d'accord, j'allais y revenir de toutes façons mais tu as hâté le processus ! Joyeux Noël à toi.

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  2. Quelqu'un qui a écrit "Hurt" reprise à merveille par Johnny Cash ne peut être qu'encensé. NIN mérite sans doute une écoute plus attentive...

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    1. Clairement. La version de Hurt par Cash est parfaite, sur le fil avec sa voix caverneuse, mais j'aime davantage encore celle de NIN. Il détruit le jouet qu'il crée et ce, volontairement en faisant se clore le morceau par des larsens quasi-insupportables alors que la trame mélodique est touchante.

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    2. Je préfère la version NIN aussi même si celle de Cash est bouleversante

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  3. Mince j'avais même pas entendu parler d'un nouveau NIN. Je vais essayer d'écouter ça alors. J'en étais aussi resté au BO des films de Fincher, mais j'écoute rarement les BO seules sans le film.

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  4. Musicalement, NIN reste le pionnier inégalé du N.A.O. (Nihilisme Assisté par Ordinateur). La suspicion nait quand l'inspiration "Violence + Self-destruct + Fuck Everybody" s'installe dans la durée et s'érige en système artistique et commercial.
    The Fragile, oui, et encore plus The Downward Spiral, as far as I'm concerned.

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