LDDB : 4/ La chanson déclic, qui nous a permis de découvrir un nouvel univers musical : Mongrel - The Menace (2009)

Pour cette thématique, j'ai d'abord pensé à un extrait du Fantaisie Militaire de Bashung, qui m'avait permis de faire tomber mes préjugés sur une certaine chanson française, mais ce choix n'aurait pas eu vraiment de sens car je n'ai finalement que peu exploré ce courant par la suite. Certes, j'adore le dernier Bertrand Belin, mais je me suis détourné de Dominique A que j'appréciais déjà à l'époque, je suis Miossec de plus en plus loin, tandis que Katerine m'est très sympathique mais j'ai toujours du mal à le prendre au sérieux sur la durée.

J'ai ensuite pensé à des morceaux qui m'auraient permis de découvrir l'IDM et l'electro, le catalogue Warp en tête, mais finalement, mon lien avec l'électro était déjà latent, en vieux fan de trip-hop que je suis. Restait l'ambient et les musiques plus expérimentales, mais je serais bien en peine de citer des titres qui ont joué le rôle de passeur. Si j'aime l'ambient, c'est pour son aspect immersif.

Et puis l'évidence m'est apparue. Le courant que je détestais, pour lequel j'avais d'énormes stéréotypes, et dont j'apprécie de plus en plus les contours, c'est le hip-hop. Certes, un hip-hop souvent assez "propret" ou basé sur la fusion (les Why?, TV On The Radio et consorts pour l'aspect psychédélique, Massive Attack, Earthling et tous les pionniers du trip-hop dans un autre registre), mais je peux aujourd'hui me réclamer en fan des Beastie Boys (dont je ne maîtrise cela dit pas toute la discographie), dont le hip-hop à l'ancienne était pur jus.

Certes, en matière de fusion, Rage Against The Machine m'avait déjà séduit depuis plusieurs années, mais le disque qui m'a vraiment permis d'assumer mon attrait pour ces sonorités plus urbaines c'est... un disque pondu par des rockeurs. A savoir Mongrel, side-projet d'Andy Nicholson, bassiste d'Artic Monkeys, avec notamment un membre des Babyshambles. Mais pour sûr, si les guitares peuvent être présentes (elles le sont aussi chez les Beastie, et le hip-hop ne les a jamais reniées), les boîtes à rythme, le flow du rappeur Lowkey et les contours en font indubitablement un disque apparenté au hip-hop.

Les puristes le contesteront peut-être mais, avec notamment ce The Menace, single imparable évoquant la Grande Bretagne des Mods à une époque où le Brexit n'existait même pas en tant que concept (oui, l'album n'a que dix ans...), empli de nonchalance post-adolescente dans laquelle, du haut de mes vingt ans, je me retrouvais alors, a été un véritable déclic. Je me souviens même avoir défendu le hip-hop au travers de ce disque auprès des jeunes que j'encadrais alors lors d'une colo en Espagne. Outre les quelques concessions musicales que je devais faire, le Trafic 9 places que j'ai conduit pendant 3 semaines a tellement craché du Mongrel et du TV On The Radio qu'il m'a bousillé ces deux disques...