vendredi 18 décembre 2015

Nine Inch Nails - Something I Can Never Have (1989)

J'ai découvert Nine Inch Nails sur le tard, en 2006-2007, je crois. Il n'empêche que les compositions du groupe (en réalité, de Trent Reznor, et de ses musiciens interchangeables) m'ont réellement accompagnées à plusieurs périodes de ma vie.

Le double album The Fragile, sorti en 1999, reste sans doute mon préféré dans sa discographie, et c'est probablement l'un de mes doubles préférés, tous artistes confondus (avec le Mellon Collie & The Infinite Sadness des Smashing Pumpkins, que j'écoutais d'ailleurs beaucoup pendant la même période, et puis on ne peut pas écarter trop longtemps le Blinking Lights & Other Revelations de Eels, non plus, tiens, deux exemples de doubles albums dont le titre est à rallonge et en deux parties, comme leur contenu... Est-ce seulement le hasard ?).

Bon, l’œuvre de NIN ne s'arrête pas à cet opus, loin de là, et je commence à me rapprocher de l'avis des nombreux fans qui considèrent The Downward Spiral comme la pierre angulaire de la disco de l'américain. Ce disque-concept autour de la démence d'un tueur en série, qui contient des titres essentiels comme March Of The Pigs, Closer (utilisé dans une version alternative comme générique de Se7en) ou Hurt (plus connue dans sa version épurée reprise par Johnny Cash), est tout simplement indispensable.

Pour le reste, j'apprécie beaucoup With Teeth (2005), premier disque post-cure de désintox' pour Trent Reznor, tandis que Year Zero (2007) est un album que je me suis approprié comme jamais, déjà car c'est le premier NIN à être sorti depuis le moment où je me suis intéressé au groupe, mais surtout car l'Américain avait eu la bonne idée de partager les pistes séparées de chaque instrument pour tous les morceaux de l'album, de telle façon que l'on pouvait le remixer à loisir avec un logiciel de montage audio. Et comme à cette époque, j'étais en fac avec pas mal de temps à perdre, j'ai usé ces pistes (il était difficile de trouver d'autres pistes aussi convenables et intéressantes) en les combinant à d'autres morceaux (ceux du In Rainbows de Radiohead ont également été usées en ce sens, le quintet d'Oxford ayant proposé la même démarche pour des titres tels que Nude). J'ai encore certaines de ces pistes. En réécoutant, avec du recul, c'est au mieux correct, au pire imbuvable.

Mais bref, de NIN, j'étais passé rapidement sur ses débuts, que je considérais comme trop "bourrins". Ba oui, si aujourd'hui Trent Reznor excelle dans les BOs qu'il compose avec Atticus Ross pour David Fincher (là où ses derniers albums sous l'alias NIN sont plus dispensables), il composait initialement un rock industriel bruitiste.

A l'occasion de la réédition vinyle de ses 4 premiers halos (chaque sortie, single ou disque, est divisée en halo avec l'artiste, donc les 4 premiers correspondent aux 3 premiers singles, ainsi qu'à son premier opus), j'ai réécouté avec plaisir son 1er LP, Pretty Hate Machine. Avec plaisir, car il est beaucoup moins "bourrin" que dans mes souvenirs, je ne repère rien de ce "metal industriel" qui est parfois évoqué et pourrait me rendre allergique à ses compos. Les tourments, eux, sont bien présents sur ce disque, et un titre comme That's What I Get, dont je n'avais plus le moindre souvenir, s'est révélé à moi.

Mais le vrai sommet de cet album, c'est Something I Can Never Have, que l'on retrouve aussi dans une autre version sur l'EP Still, sorti en 2002 en bonus d'un live. L'EP est aujourd'hui introuvable, mais il fait partie de mes disques de chevet. Au programme, neuf titres joués au piano (dont quatre inédits, et cinq revisites slowly de morceaux plus musclés). L'artiste est inspiré comme jamais. Mais l'inspiration ne vient pas de nulle part, et Something I Can Never Have est sans doute le titre le moins retouché des cinq reprises figurant sur cet EP. C'est donc la version originale, celle de Pretty Hate Machine, que j'ai choisi de partager ici. Je crois qu'il n'y a rien de plus à dire concernant un morceau qui parvient à concentrer tension et émotion dès le début du titre, tout en parvenant à évoluer en gardant une intensité redoutable. Le sommet d'une première bonne galette, qui annoncera une poignée de chefs-d’œuvre à venir.




3 commentaires:

  1. je vois que nous avons les meme doubles albums de référence... Something I can never have est sans doute aussi mon titre préféré de NIN. j'ai abandonné à With Teeth. Meme si le reste est surement de qualité, je crois qu'il avait tout dit avec the Fragile. En tout cas ses trois premiers albums me suffisent....

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    1. Ses trois premiers seulement ? Pretty Hate Machine, Broken et The Downward Spiral ? J'ai plutôt tendance à considérer comme brochette magique l'enchaînement The Downward Spiral/The Fragile/With Teeth et Year Zero - et même si pour être honnête, je ne l'écoute jamais en entier, le Ghosts I-IV composé de 4 Cds de pistes instrumentales, vaut également le détour.
      Mais il est évident qu'après un double tel que The Fragile, il ne reste plus grand chose à dire...

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    2. non, je ne comptais pas Broken, qui est un Ep pour moi. Je parlais bien sur de PHM, The Downward Spiral et the Fragile. J'ai aussi le With Teeth et le Ghosts qui sont très bie mais que je n'écoute jamais (et je n'ai même pas vraiment Pretty Hate Machine, que des live de l'époque et une vieille cassette. Faudrait que je l'achète un jour quand même...)

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