mardi 31 décembre 2013

[GJSF #03] Minor Majority - Reasons To Hang Around (2006)

On continue le Grand Jeu Sans Frontières. Troisième étape aujourd'hui avec, comme contrainte MUSIC FROM THE NORTH COUNTRY / Un seul mot d'ordre : Nordique. J'aurais pu choisir un des nombreux artistes Islandais que j'adore (de Bjork à Sigur Ros, en passant par Sin Fang, Bang Gang ou Gus Gus). J'aurais aussi pu me poser sur les Féroé où m'attendaient au chaud les musiciens/bricoleurs de Orka, voire au Danemark, à la rencontre d'Agnès Obel. Enfin, le Canada me faisait également les yeux doux avec, au choix, Arcade Fire, Godspeed You! Black Emperor, Caribou voire E1000.


Tous ces artistes-là, j'avais vraiment envie d'en parler. Mais pour moi, et pour des raisons extra-musicales, quand on me parle du Grand Nord, c'est avant tout à la Norvège que je pense (et peut-être à l'Islande, une fraction de seconde plus tard, mais pour le coup, ça doit beaucoup à la richesse musicale du pays).

Cap sur la Norvège donc. Là encore, j'avais le choix. L'évidence même, pour moi, ça aurait été Royksopp. Le duo électronique venant de Tromso, au nord du cercle polaire, j'aurais été pile dans le thème. J'aurais alors opté pour le sous-estimé The Understanding, acheté il y a 5-6 ans en promo chez un disquaire après avoir adoré l'énorme Melody A.M. mais entendu tellement de mal de ce successeur que je n'avais pas osé l'écouter. Pour ne pas rompre le charme. Tu parles.

Je pensais aussi à Thomas Dybdahl, le natif de Sandness, au sud-ouest du pays (ba oui, avec un thème pareil, on va être obligé de faire un minimum de références géographiques. Mais un minimum, promis). J'ai adoré son très folk What's Left Is Forever ? - avec lequel je l'ai découvert - sorti cette année, mais il paraît que ce n'est même pas le meilleur. Bref, recalé car je ne le connais pas assez.

Il me restait une cartouche, une seule. Minor Majority. Eux, ils viennent d'Oslo (sud-est norvégien cette fois, pas si loin que ça de la frontière suédoise. Pop-rock mâtinée de folk, ce quintet emmené par Pål Angelskår en est déjà à cinq albums (et une compil' intitulée Candy Store). Ils restent sur un Either Way I Think You Know de bonne facture, sorti en 2009 (ça commence à dater, 2014 pourrait faire l'objet d'un nouvel album, d'autant plus qu'ils sont actifs en ce moment sur Facebook). Bien meilleur justement que le dernier album solo du leader Pål Angelskår, mais c'est une autre histoire.

Non ici, c'est leur quatrième album, Reasons To Hang Around, qui est à l'honneur. Est-ce le meilleur album jamais sorti par un groupe Nordique ? Assurément, non. Par un groupe Norvégien ? Non plus. Par le groupe lui-même ? Même pas sûr. C'est en revanche celui auquel je suis le plus attaché. Parce que c'est avec lui que j'ai découvert le groupe déjà (et ça, ça compte quand même énormément). J'avoue que je suis bien embêté pour trouver un groupe auquel comparer le quintet d'Oslo. Parce que si sa folk/rock est somme toute assez classique, je ne vois pas vraiment de groupes auquel elle ressemble réellement. Oh, je décèle bien quelques ressemblances avec les Tindersticks sur un morceau comme Let The Night Begin ou The Decemberists sur Alison (bon l'harmonica y est pour beaucoup, mais la rythmique aussi), mais rien qui ne me satisfasse réellement.

Le mieux, dans ces cas-là, reste sûrement de ne pas trop en dire (ça évitera de dire des conneries), et de me contenter de rappeler que c'est un album hyper cohérent, sans morceau réellement en retrait (pas un mince exploit sur un disque de treize morceaux, car oui, en 2006, on allait encore jusqu'à treize morceaux pour faire un disque), mais avec quelques sommets comme Supergirl, Come Back To Me, Alison ou No Particular Girl. Pour ce dernier, j'étais encore un peu ado en 2007-2008 quand j'écoutais beaucoup ce disque (ba oui, j'avais 19 ans, et des spécialistes de l'ado comme Philippe Jeammet s'accordent à dire que l'adolescence se prolonge jusqu'à 20 piges de nos jours. Pas sûr que pour certains, ça n'aille pas plus loin, mais c'est un autre débat) et je crois que, si je l'aime autant, c'est parce qu'il est imprégné d'une forme de naïveté qui me replonge quelques années en arrière, naïveté que j'espère ne pas avoir trop perdu, mais là encore, c'est un autre débat.

N'hésitez pas à me dire ce que vaut ce morceau, si c'est une purge taillée pour post-ados, ou un vrai bon morceau comme cet album en contient plein. Tout le monde n'aimera pas forcément cet album, mais je suis certain que ce Reasons To Hang Around ne fera fuir personne à grandes enjambées vers le Grand Nord.



Ecouter sur Deezer.

6 commentaires:

  1. Je confirme, vrai bon morceau, vrai bon album et vrai bon groupe (et de petits faux-airs de Stuart Staples dans les intonations par moments en effet !).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'aurais pas pensé que t'appréciais Minor Majority. Va savoir pourquoi. Ravi de voir que c'est le cas.

      Supprimer
  2. Je croise ce nom depuis un moment mais je n'ai jamais écouté...je ne savais pas non plus qu'ils venaient du grand nord...je ne sais pas si c'est pour les post-ados (parce que je crains de l'être encore un peu des fois!) mais je trouve ça pas mal (à la 1ère écoute), je pensais que c'était plus bourrin...un nouveau groupe à écouter, merci!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tant mieux si ça permet de donner un (aussi mince soit-il) plus large écho à ce très bel album. C'est marrant, mais moi ce nom de Minor Majority, ça m'évoque un truc hyper minimaliste, tout sauf un truc bourrin, comme quoi !

      Supprimer
  3. Beaucoup de chose à découvrir dans ton JSF chrono-alternatif, j'y reviendrai... La prochaine fois tu y participe à temps? ^^

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Assurément, et avec plaisir (du moins, si la charge de boulot est pas trop énorme à ce moment-là). Là, j'étais bien tenté de jouer avec vous, mais j'avais pas encore de blog à cette époque.

      Supprimer