Sorti en 2012, le premier album de Le Réveil Des Tropiques m'avait initialement laissé indifférent. Il faut dire que je n'étais pas encore tout à fait assez mûr (ou habitué) pour m'enflammer devant des déluges soniques d'un quart d'heure bâtis à partir de guitares hallucinatoires, de basses enflammées, de batterie martiale et claviers opaques.
Post-quelque chose, ou post-tout, du post-punk au post-rock en passant par une noise méditative sous acide, les cinq musiciens parisiens ont enregistré ce disque lors d'une session improvisée s'étirant sur trois jours. Grand bien leur en a pris. Et si Jerusalem n'est pas le seul titre à valoir son pesant de cacahuètes - l'album, bien que massif et conséquent, est une oeuvre à appréhender en un bloc - il en constitue une formidable ouverture, débutant doucement pour progresser vers une atmosphère oppressante et poignante, sans jamais véritablement relâcher la pression tout en admettant des nuances bienvenues.
Et puis symboliquement, ce titre de Jerusalem me plaît énormément. Sans jamais m'être rendu dans cette ville, sans avoir la moindre éducation (ou attache) religieuse, celle-ci m'attire de plus en plus [le Chroniques De Jérusalem de Guy Delisle devrait être une lecture obligatoire], que ce soit pour sa richesse culturelle ou architecturale, deux domaines qui vont souvent bien ensemble. Et puis, c'est tellement agréable de voir cette ville mise à l'honneur sans prise de parti (à mon sens stérile) pour l'une ou l'autre des communautés la peuplant. Le Réveil Des Tropiques, c'est surtout le réveil des consciences, ou plutôt l'élévation des consciences, le métissage, richesse ultime, transpirant dans ces circonvolutions hallucinatoires à la Can.
Le Réveil Des Tropiques jouera au Mondo Bizarro le vendredi 8 Décembre.
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