samedi 30 septembre 2017

Froth - Shatter (2017)

L'ami Xavier avait la formule imparable en parlant d'Idles l'autre jour pour dire qu'il savait encore reconnaître un titre de l'année quand il en entendait un. Je ne vais pas vendre du rêve en affirmant la même chose de ce titre de Froth, mais tout de même, en écoutant ce Shatter, plusieurs fantômes émergent sans affecter la singularité de cette formation qui en est à son troisième album.


Ce troisième disque, intitulé Outside (Briefly), est clairement mon préféré de ce trio que je n'ai découvert qu'à posteriori à l'occasion de la dernière Route du Rock. Le festival malouin a décidément le nez fin (ou alors j'ai l'oreille bouchée et les yeux aussi valides que ceux de Jean-Claude Dusse lorsqu'il s'agit de déchiffrer un billet de train) et reste indispensable puisque malgré tout le temps investi à rechercher de nouvelles sensations (et formations) musicales sur la toile, les Américains étaient passés entre les mailles de mes filets parfois trop relâchés.

Et donc, ce Shatter situé en 8ème position de ce LP contenant dix titres, est l'un de ces instantanés vaporeux, entre krautrock et shoegaze, mais surtout proche de cette deuxième option, à l'instar de ce dernier LP au son plus évanescent que jamais (l'une des raisons pour lesquelles je le préfère à son prédécesseur Bleak).

Les guitares sont mâtinées de réverbération et la voix de Joo-Joo Ashworth, chanteur au look improbable à la nonchalance et la timidité évidentes, est tout aussi imparable. Dès les premières distorsions, c'est dans un univers planant et azoté que les Américains nous emmènent. Leur dream-gaze n'a pas fini de nous hanter, et lorsqu'ils occupent les sommets du fort de Saint-Père, à Saint-Malo, l'effet d'envoûtement est à son comble.

1 commentaire:

  1. Bon morceau en effet rendu encore meilleur par la grâce de ce si beau site. Tu ne seras toutefois pas étonné que je préfère BLEAK (sur lequel je ne jetterai que le dernier titre) à OUTSIDE que j'apprécie quand même beaucoup. Eternel clivage entre le shoegaze soutenu par la puissance rythmique de la batterie et le shoegaze plus onirique...

    marbles

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