A Perfect Week (1/7) : Arcade Fire - The Suburbs (2010)

Première étape aujourd'hui pour A Perfect Week, sous la thématique suivante : Motivation : La chanson parfaite que l’on écoute le lundi matin, au moment du café ou dans la voiture pour aller au boulot, afin de nous donner l’énergie nécessaire pour affronter une semaine éprouvante. 

Me concernant, ce ne sera pas en prenant le café matinal que j’écouterai un quelconque morceau. Pour deux raisons. Je ne bois pas de café. Jamais. Allez, disons deux ou trois par an, lorsque le partage d’un temps convivial l’impose. Et surtout, je n’écoute pas de musique le matin. Le petit déj’, c’est sacré, mais c’est en famille ou devant la télé (le seul moment de la journée où je la regarde en fait, et souvent sous forme de séries TV).

J’ai beaucoup de mal à écouter de la musique lors des moments qui me sont réellement pénibles. Ou alors il ne faut pas que ce soient des morceaux mémorables. J’ai alors tendance à les associer à ce temps désagréable, et ils sont alors contaminés. Un obscur disque de post-rock slovène peut alors être éventuellement tenté, il ne risque rien, mais pas sûr que je sois motivé pour ce programme le matin. Surtout quand ce fameux petit déj’ précède une journée de boulot. Je dois l’avouer, je ne suis pas du matin.

C’est donc un petit peu plus tard que se pose la question du titre qui précède le début de la semaine de travail. Dans la voiture. Et ça tombe bien (ou mal, en fait, aussi bien pour mon usure personnelle que pour mon empreinte écologique), j’en ai pour quarante cinq minutes de route (au bas mot) chaque matin. Ce qui constitue le temps de l’écoute d’un album. C’est donc davantage un album sur la longueur que j’écoute à ces instants, bien plus qu’un titre en boucle.

Mais tentons le coup quand même. Il faudrait pour cela un titre accessible, qui donne la pêche, mais pas trop (un excès d’emphase le matin pourrait suffire à me refroidir), que j’ai suffisamment écouté pour qu’il ne puisse pas être « contaminé » par une écoute inadaptée un jour de mauvaise humeur.

Un morceau qui lorgne plutôt du côté « joyeux », mais pas béatement, qui sait résister aux écoutes, donc. The Suburbs, d’Arcade Fire, en somme. La voix de Win Butler s’avère, au fil des années, être l’une de celles que je préfère dans le paysage « indé » (terme qui en fera rire plus d’un s’agissant d’Arcade Fire, beaucoup leur reprochant – ce que je m’explique difficilement – de lorgner de plus en plus vers le mainstream).

Une valeur sûre, donc. Et ce titre est, comme le disque dont il est issu, probablement le plus résolument « pop » de tous. Il est rare que, dans la discographie d’un groupe que j’estime, mon disque favori soit le plus « pop » (qui plus est avec une formation qui penche déjà assez dans cette direction), mais The Suburbs est un disque évident. Évident dans le sens où il est simple d’accès, mais pas naïf. Tout coule de source, mais rien n’est jamais acquis d’avance. Il n’est pas aussi sombre que Reflektor ou Neon Bible, pas aussi emphatique que Funeral, mais un condensé de leur œuvre.

Et The Suburbs, titre d’ouverture de ce disque (qui bénéficie aussi d’une « reprise » en fin d’album), est probablement ce qui représente pour moi le mieux le combo accessibilité/évidence/dynamisme/entrain/durée de vie. Le genre de morceau que je peux écouter à n’importe quel moment de la journée, mais il fallait bien quelque chose d’intemporel pour accompagner un lundi matin…