vendredi 18 novembre 2016

Hope Sandoval And The Warm Inventions feat. Kurt Vile - Let Me Get There (2016)

Je ne vais pas mentir, ni me mentir plus longtemps à moi-même : Until The Hunter, le nouvel album de Hope Sandoval And The Warm Inventions est, me concernant, une petite déception. J'aurais aimé l'apprécier davantage mais je n'y retrouve pas tout à fait la grâce, l'élégance, ni surtout l'évidence mélodique, auxquelles je m'attendais.

Alors non, ce disque est loin d'être raté, il est même bon, mais j'en attendais probablement trop. Il faut dire que, lorsqu'il est question de Hope Sandoval, mes attentes sont toujours extrêmement élevées. La désormais quinquagénaire (qui le croirait en découvrant son visage teinté d'une candeur inchangée depuis plusieurs décennies ?) propose un chant toujours aussi gracieux et sublime, si bien qu'il constitue, je crois, la voix féminine que je préfère dans le cercle actuel, à égalité peut-être avec celle de Beth Gibbons. C'est dire.

Forcément, avec un tel organe, faire de mauvaises chansons est difficile. Until The Hunter, à côté de quelques passages plus anecdotiques, comporte donc évidemment ses beaux moments (The Peasant, Day Disguise). Et plus particulièrement, l'un d'entre eux tutoie le sublime. Let Me Get There. Je n'aurais jamais parié que ce serait ce titre qui remporterait cette "palme", puisqu'il s'agit d'un duo avec Kurt Vile, artiste que je respecte, sans jamais avoir accroché outre mesure. Et puis, qui dit duo, dit forcément partage des tâches.

Mais la voix masculine sert finalement à donner davantage d'ampleur encore à celle de la chanteuse de Mazzy Star. L'air de rien, pendant sept minutes trente, les deux artistes se répondent autour de cette question centrale "laisse-moi y aller".

Une rythmique métronomique downtempo et un riff de guitare répétitif mais dont on pourrait ne jamais se lasser, avec quelques effets discrets supplémentaires ici et là, suffisent pour tisser le terrain de jeu qui accompagne en arrière-plan les deux voix, véritables poumons de ce titre. Pas besoin de chercher la complication ni la multiplication des couches sonores ou encore la démonstration technique.

Ce morceau dure sept minutes trente donc, mais il pourrait durer trente minutes sous cette forme, sans évoluer, que la lassitude ne poindrait sans doute jamais. Telle est la grâce, on ne s'en lasse jamais, sans pouvoir se l'expliquer. Et Hope Sandoval est l'une des artistes contemporaines les plus habiles pour nous proposer ce type d'instants éternels.


2 commentaires:

  1. Même diagnostic que toi, trop de molesses dans l'album, c'est dommage. Le titre est bon, mais en tant qu'amateur de Kurt Vile, en dessous de mes attentes.

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  2. Ah! Moi je l'aime bien ce disque. Il est calme, reposant, ça me va bien pour une fois...

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