mardi 8 avril 2014
John & The Volta - Empirical Extended EP
Peu de temps disponible, une vraie réflexion sur ma consommation de musique, et une interrogation fondamentale : dois-je continuer à écrire sur des disques qui ne touchent qu'un public peu diffus ? Ces disques, en l'occurrence, m'en souviendrais-je dans un an ? Dans six mois ? Je dois bien avouer que j'en oublie certains quinze jours après. Bref, dans ce contexte, vous ne m'en voudrez pas de ne pas alimenter ce blog, mais quand même, un petit copier-coller d'un article que j'ai écrit pour IRM me tient à coeur...
Alors que la sortie d’un deuxième EP s’annonce imminente, la réédition d’Empirical EP constituait une trop belle occasion pour se priver d’une séance de rattrapage concernant un groupe à côté duquel nous étions passés.
Écouter le disque ici
John And The Volta est un quatuor bordelais dont le nom s’inspire du diminutif de sa tête pensante, Jonathan Ducasse, ainsi que du titre du septième album de Björk.
Une bien belle référence pour commencer, mais les Girondins ne s’arrêtent pas en si bon chemin, puisqu’ils revendiquent également les influences de Bon Iver, Air et Radiohead.
Soyons clairs, les six remixes présents sur cette réédition n’apportent pas grand chose. Cet EP vaut pour ce qu’il était initialement : un disque composé par John And The Volta. Il sera par ailleurs difficile de ne pas y déceler les influences pré-citées, notamment celle de l’Islandaise sur le sommet Paralized, s’amusant à jongler en permanence avec des sensations parfois opposées. On peut également penser à Bat For Lashes sur un tel morceau à tendance synth-wave.
Mais clairement, c’est surtout le spectre de Thom Yorke qui hante ce disque. Les trois morceaux suivants rappellent chacun une période différente de l’évolution du quintet d’Oxford. Ainsi, le chant de Lover’s Eyes semble sorti tout droit d’une face B de la période The Bends tandis qu’un riff entraînant accapare l’attention principale.
On pensera à nouveau à Radiohead sur Empirical Synth, mais cette fois, les tourments du chant mêlés à l’épure électronique aidant, c’est davantage à la période Amnesiac que l’on est tenté de penser. Reste un Ghosts très touchant qui, lui, lorgne davantage du côté d’In Rainbows.
Un EP de très haute volée en somme, dont on attend impatiemment la suite prochaine tant le potentiel de John And The Volta est perceptible.
Écouter le disque ici
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C'est sûr, mais c'est un questionnement que j'ai depuis très longtemps. Et qui revient dès que, comme là, j'ai moins de temps. A quoi bon l'opulence ?
RépondreSupprimerDu coup, j'alterne souvent des phases d'opulence avec beaucoup de nouvelles écoutes, d'autres où j'écoute des trucs qui datent, d'autres où j'écoute rien, car j'en ai besoin...
J'aime beaucoup cette réflexion sur l'opulence. Je me suis questionnée sur l'écoute boulimique et les postes équivalents. Je crois que c'est une façon d'exister. L'homme a besoin de laisser sa trace. Ils l'ont bien compris en créant la toile. Aucun filet jusqu'à ce jour n'a été autant efficace pour attraper les mouches qui s'échappaient des zones repérables. J'en suis venue à la conclusion qu'outre un témoin d'une certaine vie de l'autre virtuelle et bien, la mienne ma vie, ne filait pas moins écoute boulimique ou non. Et qu'à trop vouloir laisser des traces de vie, j'étais ainsi moins dans ma vie réelle. Enfin. Ce groupe est bon. J'aime ce qui est brumeux et qui porte sur un écho. C'est pourquoi les têtes de radio j'aime, ainsi que la guitare de Lanois. C'est un peu trop près selon moi pour que l'on sente l'individualité propre de l'artiste mais c'est planant à souhait. Merci.
SupprimerEffectivement cet EP lancinant et électrique est littéralement hanté ! C'est très bon et d'une variété assez remarquable.
RépondreSupprimerJe me pose les même question, vis à vis des albums que j'écoute et que j'oublie 15 jours après. C'est très frustrant, mais difficile à éviter avec l'infinité des disques à écouter. D'où l’intérêt de faire des articles sur un blog, pour faire connaitre et surtout se souvenir en pouvant relire réécouter ce qui nous a passionné quelques mois avant.
A mon sens, les périodes d'opulence servent à découvrir des artistes, des albums que nous n'aurions pas pris le temps d'écouter, car dans un univers qui ne nous attire pas. On a besoin de toutes ces périodes pour entretenir nos oreilles. On a besoin d'éprouver notre amour pour la musique !
Bon courage.
Que ce soit le commentaire d'Etienne ou de La Rouge, je les trouve très intéressants et assez en phase avec ce que je pense.
RépondreSupprimerCa pourrait même être intéressant d'ouvrir une réflexion là-dessus entre blogueurs. Je ne sais pas de quelle manière, mais c'est susceptible de tous nous intéresser, non ?
Apprendre de l'autre est souvent passionnant. Je n'ai pas le temps de m'occuper techniquement de plus de choses sur le web que j'en ai déjà mais si vous partez quelque chose du genre. Vous me direz. Bonne semaine.
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