mercredi 27 février 2019

LDDB : 1 / La chanson qui évoque l'enfance : Moby - Natural Blues (1999)

Mai 1999. Je n'ai pas encore onze ans, et mes goûts musicaux oscillent entre quelques horreurs tournant sur les ondes FM et des disques qui trônent encore fièrement aujourd'hui sur mes étagères.

Parmi ces derniers, le Play de Moby fait partie des disques d'une vie. Car depuis 1999, je ne suis pas certain qu'une année se soit écoulée sans que je ne l'écoute. Et si Natural Blues n'est plus mon titre préféré de Play, il l'a longtemps été.

Pour cette catégorie, j'aurais également pu mentionner certains titres de Placebo (notamment du Black Market Music sorti l'année suivante) tant les anglais ont squatté mon lecteur CD avant même l'entrée dans l'adolescence (je leur avais même consacré un site à l'époque où l'abonnement familial n'offrait cinq heures mensuelles d'accès à internet) mais Play a eu une influence beaucoup plus importante et durable sur mon parcours musical.

Premier disque d'electro à m'avoir envoûté (sans doute était-il également le premier que j'ai écouté), Play dégageait quelque chose de profondément libertaire tant il ouvrait l'accès de musiques plus inhabituelle à un large public. En somme, Moby est un passeur d'influences, en plus d'être un formidable producteur. Et si je comprends que l'on puisse avoir lâché l'Américain - moi-même je n'étais pas emballé à l'idée d'écouter son disque de l'an passé Everything Was Beautiful And Nothing Hurt - il s'avère que même vingt ans plus tard, il reste un musicien passionnant, ce dernier disque en témoignant autant que Wait For Me (2009) ou évidemment l'incroyablement sous-estimé 18 (2002), petit frère plus froid mais aussi ambitieux et abouti que Play.

Ceci est une autre histoire, mais Play, cela restera toujours la bande sonore de ces heures passées dans ma chambre d'enfant à jouer aux jeux video sur l'ordinateur (essentiellement des jeux de foot). Ce qui fait que, même si je n'avais jusqu'à aujourd'hui jamais fait le rapprochement, le titre de ce disque tombait à point nommé. Car après tout, qu'est-ce qui pourrait mieux définir l'enfance que le fait de jouer ?


30 commentaires:

  1. oh ! tu dois être l'un des plus jeunes participants au jeu :)
    je trouve ça assez incroyable d’être attiré par du Placebo (par exemple) quand on est enfant. tu devais déjà avoir une curiosité et une attirance pour la musique assez développée...
    Moby c'est déjà un peu plus compréhensible, même si plus exigeant que beaucoup des souvenirs d'enfance évoqués sur ce premier épisode !

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    1. Pour Placebo, j'avais surtout un frère et une sœur plus âgés qui étaient fans !
      Pour Moby, en effet, c'est plus accessible pour un enfant, surtout qu'à l'époque, plusieurs morceaux illustraient les pubs qui passaient à la télé. Ca oriente et ça permet d'adopter les sons...

      (Alex et Etienne sont plus jeunes que moi, mais je dois compléter le podium).

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    2. ah oui étants l'ainé, je n'avais pas pensé à ca :)

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  2. Avec 30 piges de moins, je l'aurait peut-être choisie aussi !!!

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    1. Hé hé, même si avec le recul, comme je le disais, c'est plus ma préféré de l'album.

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  3. c'est mon fils, futur musicos de dub electro (doeï) qui m'a fait découvrir cet album et j'ai alors plongé dans cet univers.
    magique.
    merci et merci aussi pour l'initiative de ce jeu.
    à +

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    1. J'imagine que tu ne regrettes pas d'avoir plongé dans cet univers. Même vingt ans après, ce disque m'intrigue encore...

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    2. C'est marrant car j'ai vu en concert un groupe électro-dub nommé Dôei. Mais c'était au milieu des années 00's, vers 2005 quand j'avais 30 ans, toute fin de ma période teuf/Techno/Dud....j'ai même un 5 titre d'eux "UlaanBaatar". Est-ce le même groupe ???
      A +

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  4. Bien aimé ce son aussi, mes grands ont dû entendre ce disque plein de fois ;D
    D'ailleurs, son dernier album est vraiment pas mal.

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    1. Clairement, vrai retour en forme avec le dernier (qui contraste avec ces disques précédents orientés sur les guitares... ce qui ne lui a jamais vraiment correspondu malgré ses différentes tentatives). J'en parlais d'ailleurs dans mon top 2018.

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  5. Cool cool cool ! Exigeant comme choix d'enfant ! :)
    Le côté mélancolique est très bien vu et le jeu d'influences de ce disque explique beaucoup de choses !

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    1. Oui, parmi les choses que je ne renie pas aujourd'hui, c'est probablement le disque que j'ai le plus écouté durant mon enfance (sinon il doit y avoir du Louise Attaque et du M...).

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  6. Plutôt mes années "boites" que celles de mon enfance. Mais excellent souvenir de ce tube qui sample à merveille une chanson de Vera Hall.

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    1. Ca passait vraiment en boîte ? A l'époque où j'ai fréquenté ces établissements, c'était plutôt de la bouillie sonore... Bon, je fréquentais les boîtes de campagne, aussi...

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  7. J'ai vraiment découvert Moby avec cet album. .mais je n'avais pas 11 ans 🤣
    Déjà bon goût 😉

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    1. Oui, c'est sans doute son disque le plus accessible et celui qui l'a révélé auprès du grand public. En faisant machine arrière, j'ai adoré la BO pour James Bond et Everything Is Wrong dans les précédents.

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  8. Tiens tiens, tu me donnes l'idée de revenir sur un fil que j'amais bien "ce que j'ai loupé en..." pourquoi pas 1999, MOBY je connaissais à travers ses succès mais jamais écouté un album. Manque de curiosité jusqu'à ton souvenir que je vais copier en .txt sur l'album, ça me fera une chouette intro

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    1. Ravi que ce court texte ait pu permettre à ça. Moby, c'est vraiment intense sur les albums réussis comme celui-ci. Je conseille vraiment l'écoute de l'album en tant que tel, et pas seulement comme un ensemble d'échantillons.

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  9. Si tu repasses par là, car ce jeu rend difficile les retours à la "maison" C'est quoi cette histoire de BO Bondienne? J'ai en tête le "On Her Majesty's Secret Service" de Propellerheads. Nous sommes sur le même terrain? Sinon, PLAY est un putain d'album, je connais presque tout sans jamais avoir imaginé que c'était sur UN album..
    Au fait, du coup je me fais sont tout premier album à MOBY encensé par AMG, commençons par le début.
    J'ai un copain qui m'a fait découvrir Fatboy Slim, je vais lui tomber dessus pour lui demander pourquoi il a pas pensé à MOBY, non mais.

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    1. En fait, je me suis mal exprimé. Il a pas fait la BO d'un James Bond. Il a fait un disque sur lequel il s'amuse autour d'éléments relatifs aux BOs. On y trouve donc un remix d'un James Bond, le Go (où il sample la BO de Twin Peaks) et puis des titres qu'il a composés pour des Bos (de Scream ou Heat notamment). C'est vraiment un chouette EP/mini LP. Tu trouveras plus d'info ici : https://en.wikipedia.org/wiki/I_Like_to_Score

      Fatboy Slim, c'est aussi très bien (presque autant que Moby :p). Pour Moby, dans les premiers albums, je te conseille surtout I Like To Score et Everything Is Wrong.

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    2. Voilà qui est noté (je viens de chopper SCORE et vais me jeter sur le BOND (et le Joy Division aussi, conseillé par le Dico Assayas)

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    3. En fait le morceau s'intitule "James Bond Theme", un remix sorti bien avant "Play". Lenoir l'avait diffusé à l'époque, c'est comme ça que j'ai découvert Moby.

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  10. Bon choix que Moby et notamment ce titre très réussi qui avait cartonné, squattant les ondes à l'époque. Ce disque, qu'est-ce que j'ai pu l'écouter...mais je n'ai peu suivis le reste de sa carrière. Je me souviens d'une de nos discussions virtuelles rapport à son dernier LP (où je m'étonnais de le retrouver dans ton top). Et ce qui est cool, c'est de choisir un disque "d'époque" que tu réécoute toujours de nos jours, d'un artiste dont tu suis encore avec la même passion le travail !!!
    C'est carrément incroyable que d'écouter Moby ou Placebo à onze ans....même pour quelqu'un ayant un frère et une sœur plus âgés. Je suis super impressionné.
    Tu as raison : par la diversité de ses samples...Moby est un véritable passeur d'influences.
    A +

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    1. Je pense vraiment que l'on peut écouter des choses plus "ambitieuses" en étant jeune si l'on est "nourri" avec ces sons. Bien sûr, le classique n'a pas pris chez moi lorsque j'étais jeune (et je n'y viens que très très très doucement aujourd'hui encore), mais des trucs comme Moby ou Placebo, ça me semble assez accessible. Sans doute parce que j'ai du mal à me décentrer de ma propre expérience et de mon obsession juvénile pour ces disques. Merci pour ton retour en tout cas !

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  11. Super album dont la quiétude contraste avec le furieux opus punk-rock qu'il avait fait juste avant, Animal Rights. Ceux qui ne connaissent pas devraient au moins jeter une oreille sur sa reprise de That's When I Reach For My Revolver que j'adore...

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    1. Très juste. Et je n'accroche d'ailleurs pas du tout à Animal Rights. L'orientation noisy de Moby ne lui a jamais convenu, je trouve (encore plus quand il a tenté d'y revenir ces dernières années).
      Je vais écouter cette reprise, tiens.

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  12. Effectivement, il existe un sacré décalge générationnel. Pour moi aussi, ce Moby a été marquant. Même si je l'apprécie moins aujourd'hui (il y a pas mal de morceaux faibles), mais il avait réveillé mon intérêt pour la musique électro.
    Et il est aussi très intéressant qu'il ait pu toucher un public si large avec une musique qui, finalement, ne rentre pas si souvent dans les charts. Quand je pense à ce disque, je me vois en vélo en train de chercher un appart et boire un verre dans un café avec celui qui allait devenir mon époux.

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  13. En tant qu'aîné, je n'avais pas grand chose à part le top 50 pour pour guider mes premiers choix musicaux. Le morceau qui me refait penser à mes 10 ans lorsque je l'entends est donc le "C'est comme ça" des RITA MITSOUKO notamment lorsque la guitare de Fred Chichin se remet en route (3'00"). Pas très original, mais à l'époque et à cet âge je me dis que ça aurait pu être bien pire...

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    1. Oui, c'est quand même mieux que Début De Soirée...

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