Quelques claviers, une basse ronde, quelques effets de batterie... Missiles, extrait du sommet Jeopardy, commence de manière épurée et saccadée. Il évoque l'isolement des âmes perdues. Et l'apparition du chant ou plutôt des déclamations d'Adrian Borland amplifient cette sensation.
On sent le chanteur perdu.
Et il l'est encore plus après une minute vingt, lorsque la rythmique devient plus chaloupée, que les claviers se veulent plus mélancoliques et qu'apparaissent quelques accords de guitare digressifs.
Tel un poète underground, de Lou Reed à Jeffrey Lee Pierce en passant par Jim Morrison, Adrian Borland semble porté par son texte et l'instrumentation qui l'accompagne. Il profère de véritables incantations.
Missiles est comme un bombardement nord-coréen. Imprévisible. On ne sait jamais quand ça va partir, ni où ça va aller. Même l'auteur du titre semble perdre le contrôle. Il y a quelque chose d'à la fois arty et surréaliste dans cette démarche. Borland s'abandonne à sa création et tels les missiles de Kim Jong-Un, on ne sait jamais s'ils vont atterrir à "bon port" ou pas. Mais ils font flipper à chaque fois.
La seule différence, c'est qu'on peut s'habituer aux Missiles de The Sound. On en redemande même.
jolie métaphore....
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