"Sur les cendres", le titre de ce bilan, est autant un clin-d’œil à la compilation Clouds/Clashes/Ashes dévoilée il y a déjà quatre ans sur notre site (en attendant la prochaine en hommage à Twin Peaks),
qu’un élément transcrivant le regard que je porte sur une année où
l’humeur n’a franchement pas été à la grosse rigolade. Pour l’occasion,
concerts, EPs, LPs et peut-être même chansons se verront classés par
tranches de onze éléments à chaque fois. Pourquoi onze ? Tout simplement
car c’est ce total qui me permettait de rassembler, dans chaque
catégorie, les disques ou prestations qui faisaient réellement partie du
haut du panier.
66. Mourn – Ha, Ha, He ! (rock, Espagne)
Peut-être pas tout à fait au niveau de l’éponyme initial - sans quoi il aurait été encore plus haut - Ha, Ha, He ! voit les adolescents catalans, aujourd’hui signés chez Captured, enfoncent le clou avec leur évidence mélodique teintée de fausse candeur et montrent qu’il faudra compter sur eux dans les prochaines années.
66. Mourn – Ha, Ha, He ! (rock, Espagne)
Peut-être pas tout à fait au niveau de l’éponyme initial - sans quoi il aurait été encore plus haut - Ha, Ha, He ! voit les adolescents catalans, aujourd’hui signés chez Captured, enfoncent le clou avec leur évidence mélodique teintée de fausse candeur et montrent qu’il faudra compter sur eux dans les prochaines années.
65. Death In Vegas – Transmission (électronique, Angleterre)
C’est parfois dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures. Cinq ans après le plus rêveur Trans-Love Energies, Death In Vegas adopte un ton plus radical mais toujours aussi efficace.
C’est parfois dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures. Cinq ans après le plus rêveur Trans-Love Energies, Death In Vegas adopte un ton plus radical mais toujours aussi efficace.
64. GaBLé – JoLLy TrouBLe (alt-rock psychédélique, France)
"Chaloupé, JoLLy TRouBLe est un nouvel ovni dans la discographie de GaBLé et ne ressemble pas à d’autres objets évoluant dans la même galaxie. Du moins pas sur la durée du disque. On pensera bien ici et là à Fujiya & Miyagi, Deerhoof, Daniel Johnston, Orka voire même Of Montreal, mais rien de suffisamment éloquent pour affecter la singularité du trio français".
63. Amiina – Fantômas (post-rock, Islande)
Le troisième disque des protégées de Sigur Rós n’est pas le moins fameux. La magie des cordes opère toujours dans cet océan d’authenticité qu’est Fantômas.
62. Helado Negro – Private Energy (folk électronique, Etats-Unis)
"Poursuivant le virage entrepris sur Canta Lechuza et le récent Double Youth, le Floridien ne s’affranchit évidemment pas des textures électroniques qui émaillent toujours ses compositions, mais l’ensemble paraît plus dépouillé que jamais si bien que, langue romane aidant, c’est parfois à Jorge Ben que l’on pense.
61. The Besnard Lakes – A Coliseum Complex Museum (rock, Canada)
Les Canadiens poursuivent une discographie qui, mine de rien, commence à avoir une véritable allure et ce nouveau chapitre, trois ans après le sommet Until In Excess, Imperceptible UFO, atteint presque les cimes de ce prédécesseur.
60. Heron Oblivion – s/t (pop-rock psychédélique, Etats-Unis)
Tout sauf du réchauffé, le rock psychédélique proposé par les musiciens basés à San Francisco se dégage suffisamment de ses différentes influences pour dégager une véritable singularité et œuvrer dans un versant plus pop. Pas pour rien que la sortie est relayée par le label Sub Pop.
59. Nick Cave & The Bad Seeds – Skeleton Tree (rock minimaliste, Australie)
Du magnifique (on en reparlera dans le top chansons), mais également des passages plus soporifiques. Skeleton Tree n’est pas un aussi bon disque que son excellent prédécesseur, mais il surclasse néanmoins la majorité des sorties lorgnant vers le même univers. Un album néanmoins touchant dédié au fils de Nick Cave, décédé peu avant l’enregistrement.
58. Ben Lukas Boysen – Spells (ambient néoclassique, Allemagne)
Celui dont on avait déjà parlé pour ses productions sous l’alias Hecq propose une production aux confins de l’ambient qu’il avait l’habitude de composer et du néoclassique à la Ólafur Arnalds ou Nils Frahm, qui signe d’ailleurs la production de ce disque.
57. Alexandre Navarro – Routes (dark-ambient, France)
"A base de textures organiques et granuleuses, Alexandre Navarro témoigne d’un attrait peut-être plus marqué que jamais pour les paradoxes : onirisme délétère, isolement urbain ou minimalisme mélodique se succèdent ainsi au cours des douze titres qui figurent sur cet album".
56. The Red F – Balm of Gilead (pop-folk, Etats-Unis)
"Adepte des contre-pieds, qu’il n’hésite pas à intégrer dans chacune ou presque de ses compositions sans que ce ne soit pour autant un gimmick, The Red F parvient finalement à convaincre l’auditeur qu’il vaut mieux qu’un simple ersatz d’Elliott Smith et pourrait presque s’imposer comme une référence à l’avenir".
55. Nils Frahm – Solo Remains (néoclassique, Allemagne)
"Composé de quatre morceaux, Solo Remains est en fait le complément du Solo paru en 2015. Il s’agissait d’une improvisation en prise unique effectuée sur le Klavins M370, c’est-à-dire le plus grand piano existant au monde (3,70 mètres de haut pour 1,8 tonnes) et situé à Tübingen, en Allemagne. [...] Nils Frahm rassemble donc quatre titres écartés de la tracklist de ce prédécesseur. L’ensemble verse allègrement dans le néo-classique et s’appuie sur le seul piano".
54. Jenny Hval – Blood Bitch (pop expérimentale, Norvège)
"En seulement un an, elle a accouché - le terme n’est pas choisi au hasard, la thématique du sang étant ici associée aux menstruations - d’un Blood Bitch plus radical encore que son prédécesseur. Ce que la Norvégienne perd en immédiateté, elle le compense par une capacité accrue à intriguer et méduser l’auditeur. A défaut d’être un disque pop que l’on écoutera quotidiennement, Blood Bitch est une expérience, c’est évident, mais de celles qui remuent toujours autant le ventre de l’auditeur".
53. Emily Jane White – They Moved In Shadow All Together (folk intimiste, Etats-Unis)
"En plus de la guitare qu’elle utilise de manière toujours aussi juste, l’Américaine s’appuie sur Shaw Alpay à la basse et au violoncelle – instrument qui, selon elle, définit le plus précisément son état d’esprit actuel - tandis que Nick Ott se charge des percussions diverses. Entre morceaux plus enlevés, lyrisme désarmant et introspection dépouillée, They Moved In Shadow All Together s’avère être un disque poignant et plus varié qu’il n’y paraît au premier abord".
52. Douglas Dare – Aforger (électronique néo-classique, Angleterre)
Il n’y a pas réellement d’objet ressemblant à Aforger dans le panorama musical actuel. Signé chez Erased Tapes Records, le Londonien à la voix élégiaque savonne la planche folk sur laquelle il pourrait être tenté de s’installer pour proposer des compositions beaucoup plus complexes et personnelles, à l’instar de Oh Father où il évoque la réaction de son père lorsqu’il lui a annoncé son homosexualité.
51. The Amazing – Ambulance (shoegaze, Suède)
L’étiquette ’shoegaze’ est peut-être un brin réductrice pour ce groupe finalement à l’aise dans différents registres et qui peut également évoquer la folk de The Apartments comme sur le magnifique titre éponyme. Il n’en reste pas moins qu’il y a un petit quelque chose de Jesus & Mary Chain ou même Ride qui n’est pas désagréable du tout.
50. Lauren Stuart Meets The Monkberry Moon Orchestra – s/t (pop-rock, France-Suisse)
"Ce troisième volet de la discographie du Lyonnais n’est pas tout à fait une oeuvre solitaire. Fort de la réalisation de The Golden State of Mind en 2007, puis celle de The Book of Love six ans plus tard, il s’est en effet acoquiné avec le combo suisse The Monkberry Moon Orchestra pour accoucher des onze pistes délivrées en novembre 2016. [...] Au final, ce disque recèle le meilleur de nineties parfaitement digérées. On y entend aussi bien les influences de Yo La Tengo que celles de Belle & Sebastian, voire ponctuellement Eels pour les guitares délibérément juvéniles et pleines de réverb’".
49. Your Friend – Gumption (drone, Etats-Unis) _"Les paradoxes et les contre-pieds, Your Friend sait donc les manipuler avec une dextérité redoutable qui n’est pas sans rappeler celle de F Ingers et lui permet ainsi de proposer l’un des disques les plus étranges et addictifs de ce semestre".
48. Cyrod Iceberg – Absenties (pop-noise psychédélique, France)
"Cette pop-noise psychédélique - ce qui ne veut rien dire, mais permet de prendre la mesure du mélange des genres osé - s’avère délicieusement addictive. Que l’on n’y prenne pas trop goût toutefois puisque, au regard du parcours de Cyrod, il serait bien étonnant qu’il se contente d’un quelconque surplace sur son prochain disque.
47. Emma Ruth Rundle – Marked For Death (folk, Etats-Unis)
"Avec trois disques de qualité, Emma Ruth Rundle commence à s’affirmer comme l’une de ces artistes qui, sans être tout à fait en mesure de proposer une oeuvre absolument majeure, s’affirme comme l’un de ces compagnons de route que l’on retrouve avec plaisir à intervalles réguliers, les quelques transcendances n’y étant évidemment pas pour rien".
46. Teleman – Brilliant Sanity (pop, Angleterre)
Dans la plus pure tradition britannique, la pop de Teleman emporte l’adhésion de l’auditeur dans un registre beaucoup moins simpliste qu’il ne pourrait y paraître de prime abord.
45. Mono – Requiem For Hell (post-rock, Japon)
Direct, étiré mais pas trop long, dur mais faisant appel à la sensibilité de l’auditeur, Requiem From Hell s’impose clairement comme étant l’une des œuvres majeures de Mono, le combo ayant laissé de côté le maniérisme de certaines sorties pour se concentrer sur l’essentiel.
Direct, étiré mais pas trop long, dur mais faisant appel à la sensibilité de l’auditeur, Requiem From Hell s’impose clairement comme étant l’une des œuvres majeures de Mono, le combo ayant laissé de côté le maniérisme de certaines sorties pour se concentrer sur l’essentiel.
Content de voir Helado Negro et Nick Cave.
RépondreSupprimerJ'avais bien aimé le Hval aussi, j'ai pas eu l'occasion de l'écouter assez pour en parler mais il est puissant ce disque, j'y reviendrai c'est sûr. Mourn c'est très sympa aussi, le disque est bon.
Sinon Teleman et Besnard Lakes, ça me glisse dessus, j'y suis peu sensible mais il en faut bien.
Le reste, connais pas, je me garde ton top en favori et je piocherai dedans pour faire des découvertes ;)
Gros travail, bravo!
Marrant ce chiffre 66. Je me suis rendu compte que je suis tombé sur 67 en 2015 et 2016, c'était pas volontaire, mais ça doit être la capacité d'accueil de mon cerveau !
Je pense que j'aurais tranquillement pu aller jusqu'à 100, mais pour ne garder que la crème de la crème, j'ai limité à 66. Et je pense que c'est à partir des 35-40 premiers que se placent les disques avec lesquels je noue vraiment un certain rapport intime.
Supprimer66 c'est le signe d'IRM cette année faut croire !
RépondreSupprimerHello. Encore félicitation pour ce travail colossale ! Perso, j'aurais difficilement établis une liste aussi longue, bien que j'ai acquis environs 120 albums cette année, plus tous ceux écouté en streaming. Au delà des 30 LP de mon top, j'aurais peut être pu en retenir maxi une bonne dizaine d'autres. Sur tous ces disques, combien resterons ?? Combien écoutera-t-on encore dans 2 ans ? 10 ans ?? Au final, le temps fait toujours son travail de sélection !!
RépondreSupprimerPour cette première partie de top, je possède seulement 3 disques mais qui se retrouvent tous dans mon top 30 LP perso :
"Heron Oblivion", "Skeleton Tree" et "Ambulance".
D'autres albums d'artistes/groupes que je connais et apprécie mais que je n'ai pas écouté :
Death In Vegas, The Besnard Lakes, Ben Lukas Boysen, Nils Frahm, Jenny Hval, Emily Jane White.
Les autres, je connais pas, ou très peu. Des découvertes en perspective.
Vivement le haut du panier, la suite et fin de ce top.
PS : je serais preneur pour le dernier Besnard Lakes via dropbox (le seul que je n'ai pas) !! Merci d'avance.
A +
Salut Francky ! Merci de ton passage ici et de ton commentaire.
SupprimerComme tu dis, le temps fera son oeuvre, même si de plus en plus, je n'ai aucun scrupule à me dire que certains disques marquent l'auditeur à un temps donné, et qu'il n'est pas besoin de revenir dessus régulièrement pour qu'ils restent importants.
C'est souvent le cas des disques ambient, voire de drone. Je peux éprouver du plaisir dans l'écoute, mais c'est parfois plus de l'ordre de l'expérience ponctuelle que, comme c'est le cas pour un disque de pop, quelque chose que je cherche à m'approprier et que je souhaite voir m'accompagner dans mon quotidien.
Pour le Besnard Lakes, je crois ne pas l'avoir, mais je regarde quand même, en vue d'un éventuel dropboxage =)
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