Quelles sont les raisons qui nous font, chaque année, lire et relire les différents tops affolant webzines et presse spécialisée ? Si ces objectifs plus (la volonté de partager de nouveaux disques) ou moins (l'illusion d'être un défricheur) avouables rendent l'exercice de plus en plus raillé, j'y vois essentiellement l'occasion d'ordonner mes découvertes annuelles. Et tant mieux si certains y trouvent ici et là leur compte.
(article également disponible
ici avec une mise en page plus agréable)
100. More Yellow Birds – Your Enemies Are Fake
Pour son pseudonyme,
François Brousseau s’est inspiré d’un titre de
Sparklehorse. S’il partage avec
Mark Linkous
un attrait pour une certaine esthétique lo-fi ainsi que pour les
compositions mélancoliques et dépouillées, le Lyonnais ne singe
nullement son aîné et élargit son spectre d’influences en évoquant
davantage
Grandaddy lorsqu’il s’autorise quelques
fulgurances plus optimistes. Loin d’être un quelconque ersatz, l’artiste
réussit avec brio la bascule vers un premier long format à l’étoffe
évidente.
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99. Alvvays – s/t
Mené par la chanteuse
Molly Rankin, le quintet de
Toronto fait partie de ces formations à côté desquelles il est aisé de
passer. De mon côté, la première écoute fut polie mais n’engendra pas
grand enthousiasme. Il y a pourtant ce petit supplément indéfinissable
qui m’a convaincu de retenter ma chance jusqu’à trouver mon compte dans
ces hymnes surf-rock et ces ritournelles de pop solaire défendus par la
voix aérienne et faussement candide de
Molly Rankin.
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98. Adam Fielding – Pieces
Sur cet opus ambient et aérien, le Britannique corrige très
simplement ce qui constituait la principale limite de ses opus
précédents. En proposant un disque instrumental, il nous épargne ces
incursions vocales manquant de maîtrise. Ne reste plus que la richesse
des textures sonores cotonneuses et oniriques, à mi-chemin entre
Boards of Canada et
Carbon Based Lifeforms.
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97. Sun Glitters – Scattered into Light
Pour son troisième opus, le Luxembourgeois
Victor Ferreira poursuit le projet
Sun Glitters
sur la même dynamique. Les voix syncopées se fondent dans des
instrumentations glitch éthérées prenant appui sur des rythmiques à
tendance dubstep. En seulement quatre années d’activité discographique,
et bien qu’elle s’oriente de plus en plus vers une forme de chillstep,
la chillwave de
Sun Glitters fait désormais figure de référence dans ce registre.
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96. Work Drugs – Insurgent
Les Philadelphiens aiment jouer avec le feu et s’approchent en permanence de la limite séparant la transe psychédélique d’un
MGMT croisé avec
Phoenix et celle d’une pop lourde et aguicheuse. De manière presque schizophrène,
Work Drugs a alterné ces deux versants cette année, d’abord avec l’excellent
Insurgent, jamais très loin du plaisir coupable mais terriblement addictif avec ses hymnes solaires, puis avec le décevant et poussif
Runaways.
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95. Rob Viktum – Survival Kit
En 2013, avec l’EP
Nothing Borrowed, le producteur texan prouvait déjà qu’il n’avait pas à baisser les yeux face à
RJD2 ou
Pretty Lights, surtout pas au regard de leurs dernières sorties, d’ailleurs.
Rob Viktum excelle lorsqu’il s’agit de composer des hymnes d’abstract hip-hop et les onze titres qui composent
Survival Kit,
dans une veine plus contemplative qu’à l’accoutumée, forment un
ensemble plus cohérent que ne le laisserait penser la démarche
artistique : l’Américain indiquant clairement que ces missives sont
destinées à être vendues séparément à des fins commerciales.
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94. Kevin Morby – Still Life
Harlem River, sorti l’an passé, constituait
une réussite majeure dans une veine indie rock à tendance folk sous
l’influence des maîtres-étalons des seventies.
Still Life
confirme le potentiel d’un Texan qui devra néanmoins nous surprendre à
l’avenir sans quoi les quelques ronronnements ressentis ici et là sur
cet opus risqueraient alors d’engendrer un début de lassitude.
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93. Marissa Nadler – July
Lorsqu’un artiste poursuit son petit bonhomme de chemin
discographique dans un registre folk en évitant l’ennui parfois inhérent
au genre, c’est qu’il a du talent. L’Américaine en est assurément dotée
d’une sacrée dose et on appréciera à sa juste valeur cet univers
tourmenté lumineux et aérien.
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92. Martin Carr – The Breaks
L’ancien compositeur des
Boo Radleys a enchaîné les sorties confidentielles – six au total – avant de s’offrir un retour légèrement moins confidentiel avec
The Breaks. Il faut dire que
Martin Carr retrouve un songwriting efficace et parviendrait presque à nous faire croire que l’enregistrement de
Kingsize ne date que d’une paire d’années et l’on retrouve avec plaisir le timbre de celui qui n’officiait qu’aux chœurs chez les
Boo, dans l’ombre d’un
Sice qui s’est depuis perdu en chemin.
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91. Loscil – Sea Island
L’univers cristallin et onirique que propose ici le Canadien a
quelque chose de fascinant. Les drones sauront séduire les plus
réfractaires au genre tant ils sont empreints d’une dimension mélodique
non dénuée d’une dose d’étrangeté liée à la déformation d’instruments et
au field recording.
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Je te conseillerais bien Loscil alors, je pense que ça pourrait te plaire. Ou même Adam Fielding.
RépondreSupprimerAh, c'est avec plaisir, et après beaucoup d'impatience que je découvre ton top albums 2014. 100 disques + commentaire, chapeau pour le job !!
RépondreSupprimerParmi ces 10 LP, je n'ai que le superbe et très envoûtant "July" de Marissa Nadler.
Mais connais aussi Kevin Morby (avait adoré "Harlem River"), Loscil et Martin Carr. D'autres noms vu ça et là dans les tops ou ailleurs, notamment Alvvays avec sa pochette "patchwork" !!!
Vivement la suite...........et encore bravo pour le boulot !!!
A + amigos