Je n'ai pas vu l'extrait en direct, mais j'en ai entendu parler à plusieurs reprises, jusqu'à ce que l'excellent Gontard! (dont j'ai parlé par ici pour défendre son récent Blitz EP que je recommande chaudement) me mâche le travail en publiant l'extrait sur sa page Facebook.
Etienne Chouard, considéré par Le Monde comme l'un des 15 blogueurs les plus influents à l'heure actuelle et qui s'était fait connaître lors du referendum sur la Constitution Européenne en 2005, est l'invité de Ce Soir Ou Jamais et défend, brillamment à mon sens, quelques uns des mécanismes qui font que le système politique actuelle ne peut fonctionner.
En bref, les banques et autres puissants, en leur accordant un temps de
passage conséquent à la télévision, permettent aux futurs dirigeants
d'être élus, lesquels ont tout intérêt à leur renvoyer l'ascenseur et à
se concentrer davantage sur l'intérêt des puissants que ceux du français
lambda. En somme, le "mon ennemi, c'est la finance" est un discours que
les candidats peuvent tenir en période électorale, mais qu'ils ne
pourront, dans les faits, pas assumer par la suite. Etienne Chouard a le mérite de dresser un constat et de proposer des solutions. Chacun est libre de juger la crédibilité de celle-ci.
Elles ont en tout cas le mérite de me séduire, mais il faudrait une véritable révolution (de l'esprit au moins, pour sortir de ce système capitaliste) pour les envisager. Et cette révolution, d'où peut-elle émerger ? Puisque l'on est sur un blog de musique, ce questionnement me sert de prétexte pour mettre à l'honneur deux titres dont les affirmations sont les exacts contraires : The Revolution Will Not Be Televised du regretté père du hip-hop Gil Scott-Heron et The Revolution Will Be Televised de Gorillaz.
Paru sur Plastic Beach, la seule vraie déception discographique du siècle à laquelle est associé le génial Damon Albarn, lequel parvient quand même à rendre Snoop Dogg audible en se servant de sa nonchalance, ce morceau, de premier abord répétitif, est néanmoins, je trouve, particulièrement efficace si l'on creuse un peu, lorgnant ainsi du côté de différents courants musicaux, du dub à la musique d'orchestre, en passant par l'électro et le hip-hop.
Je me sens néanmoins plus proche du titre de Gil Scott-Heron, The Revolution Will Not Be Televised, qui était initialement un poème de l'artiste, enregistré en 1970 dans une version à l'instrumentale épurée, puis l'année suivante dans la version que voici sur le disque Pieces of a Man. Ce morceau, à la fois précurseur de tout le courant hip-hop de par le phrasé de l'artiste, vaut surtout pour ses paroles critiques de l'absence de neutralité de la télévision, qui prouvent que Gil Scott-Heron était extrêmement lucide sur la situation du monde qui nous entoure.
Je me sens néanmoins plus proche du titre de Gil Scott-Heron, The Revolution Will Not Be Televised, qui était initialement un poème de l'artiste, enregistré en 1970 dans une version à l'instrumentale épurée, puis l'année suivante dans la version que voici sur le disque Pieces of a Man. Ce morceau, à la fois précurseur de tout le courant hip-hop de par le phrasé de l'artiste, vaut surtout pour ses paroles critiques de l'absence de neutralité de la télévision, qui prouvent que Gil Scott-Heron était extrêmement lucide sur la situation du monde qui nous entoure.
Je suis convaincu que la révolution (car oui, rompre avec le capitalisme serait, à l'heure actuelle, une révolution) ne passera pas par la télévision. Pas sûr qu'elle passe par un média quelconque, mais si tel est le cas, internet me semble être le seul candidat crédible, certains blogueurs, comme Etienne Chouard, pouvant défendre des opinions alternatives librement.
Le problème, c'est que très peu de personnes auront accès (et parmi elles, combien éplucheront ses articles ?) aux écrits de ces militants aux opinions dans la marge ? Très peu, assurément. Cela confirme sa vision des choses, selon laquelle les puissants tiennent à maintenir à flot (sans évidemment lui donner trop de pouvoir) une certaine pluralité. C'est à ce prix qu'on évite, justement, les révolutions.
Enfin, même les blogueurs indépendants peuvent se faire couper le sifflet. Ce fut le cas hier de l'excellent Club des Mangeurs de Disques, blog géré par Jimmy, et qui organisait, plusieurs fois dans l'année, le fameux Concours auquel j'avais participé à deux reprises, forme de marathon durant lequel, un jour sur deux pendant 15 jours, chaque blogueur participait nous racontait son rapport à un disque en répondant à un certain thème. Rien de bien méchant donc, si ce n'est que les mp3 des albums en question étaient disponibles sur le blog.
Cette censure a forcément un sens. On peut se demander lequel quand on connaît le peu de moyens qu'ont les gendarmes du net et le chantier auquel ils doivent potentiellement faire face. Je ne suis pas certain que des passionnés échangeant quelques disques numérisés (leur permettant de maintenir à flot leur passion qui les fait de toute façon acheter des CDs ou des vinyles) soit la priorité de la police du web. J'ai forcément tort, puisque cette censure a, encore une fois, forcément un sens. Reste à savoir lequel. On la fait quand la révolution ?
J'ai peur qu'il n'y ait pas plus de sens que quelques coups assénés ici et là, au hasard ou presque, pour se donner l'impression d'exercer un hypothétique contrôle.
RépondreSupprimerChris : la révolution elle viendra un jour, c'est pas possible autrement. Un système qui est de plus en plus aveuglément anthropophage ne peut que finir par s'effondrer. Quand ? Ça par contre...
Et sinon, Gil Scott-Heron, excellent of course et finalement je suis moins dur que toi sur Plastic Beach, j'y trouve des ambiances plutôt sympas sans atteindre évidemment le niveaux des deux premiers albums. Et sur cet album il y a quand même Mick Jones, Paul Simonon et Lou Reed, c'est pas rien (pour moi).
SupprimerMa plus grande déception avec Gorillaz c'est The Fall, que je trouve plutôt monotone et ennuyeux.
Faisant suite à la déception (pour moi) de Plastic Beach, j'avais trouvé The Fall presque correct. Le temps m'a fait réévaluer (légèrement) à la hausse Plastic Beach (inégal mais effectivement, de jolies ambiances) et je n'ai jamais éprouvé le besoin de revenir sur The Fall.
SupprimerThe Fall, la chute, donc, du système capitaliste qui arrivera, je te rejoins, forcément un jour. Peut-être plus vite que prévu, mais pour quel autre système ?
Merci pour ta touchante intention, mais, sans nostalgie, je suis reparti vers de nouvelles aventures:
RépondreSupprimerhttp://les-bruits-magiques.blogspot.fr/
Ravi de l'entendre, j'y cours immédiatement !
Supprimer