samedi 9 mai 2020

JDRS 9/10 : Talk Talk - I Believe In You (1988)

Sur les réseaux sociaux, Xavier de l'excellent blog Blinking Lights, m'a mis au défi de poster 10 couvertures d'albums qui ont influencé mes goûts musicaux. Un enregistrement par jour au cours des 10 prochains jours, aucune explication, aucune critique, juste la pochette. Comme lui, je vais tricher un peu, en mettant quelques courtes explications. J'en profiterai pour ré-alimenter ce blog en y recopiant mes bafouilles, ce qui nous amènera tranquillement jusqu'au déconfinement.


9/10 : TALK TALK - SPIRIT OF EDEN (1988)

Un album sorti l'année de ma naissance, et que je n'ai découvert que vers mes 25 ans. Spirit of Eden a été essentiel dans mon parcours musical dans le sens où il m'a ouvert à quelque chose de différent. A la fois à l'ambient et à une folk dépouillée façon Nick Drake, sans que je ne comprenne réellement le raisonnement qui fut le mien puisque ce disque est parfois considéré comme l'élément fondateur du post-rock.

Mais en réalité, Spirit of Eden, comme Laughing Stock trois ans plus tard, est surtout un ovni inclassable. Pour rentrer dedans, il m'a fallu faire abstraction de certaines attentes. Les mélodies sont présentes mais, loin du It's My Life, jamais tape-à-l’œil. Il y a dans ce disque un paradoxal refus de la perfection (paradoxal quand on sait à quel point Mark Hollis a été méticuleux - voire tyrannique - dans le choix et l'exécution, par ses musiciens, de la matière première). A première vue, nous pourrions donc penser qu'il y a une recherche de perfection mais non. Ce qui est ici recherché, c'est la pureté. Les cordes grincent parfois, les rythmiques s'interrompent brusquement, mais c'est toujours empreint d'une certaine douceur ou plutôt d'une évidence.

J'ai oublié de parler des silences. Ou des temps dits "morts". Ils sont extrêmement importants dans les expérimentations maîtrisées de ce disque. De manière assez incroyable, on ne s'ennuie jamais, pas même lorsque la musique se tait.

Avec Spirit of Eden, j'ai sans doute définitivement fait tomber mes préjugés musicaux et mon envie de mettre des étiquettes. Les étiquettes musicales sont futiles. Ce disque ne l'est en revanche pas.


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