jeudi 7 mai 2020

JDRS 7/10 : Sigur Rós - Untitled 2 (Fyrsta)

Sur les réseaux sociaux, Xavier de l'excellent blog Blinking Lights, m'a mis au défi de poster 10 couvertures d'albums qui ont influencé mes goûts musicaux. Un enregistrement par jour au cours des 10 prochains jours, aucune explication, aucune critique, juste la pochette. Comme lui, je vais tricher un peu, en mettant quelques courtes explications. J'en profiterai pour ré-alimenter ce blog en y recopiant mes bafouilles, ce qui nous amènera tranquillement jusqu'au déconfinement.


7/10 : SIGUR ROS - () (2002)

2008, j'assiste au festival La Route du Rock et, pour la première fois, je suis bénévole. J'y entends un groupe islandais dont j'avais déjà entendu parler, et qui ne m'avait pas vraiment convaincu sur disque : Sigur Rós. C'est que je n'étais pas prêt à pareille claque. Et comme je suis un petit peu long à la détente et que la scène ne m'a jamais autant passionnée que l'écoute religieuse d'un disque, j'apprécie le set, sans être bouleversé.

Et quelques jours après, de retour chez moi, même si j'ai pu voir les Tindersticks ou The Notwist, c'est l'ambiance du concert des islandais qui me reste en tête (pourtant, j'ai failli m'en aller au cours du set avant que ma curiosité ne prenne le dessus). Donc la seule fois que j'ai vu Sigur Rós en live, c'était sur la tournée de Með Suð í Eyrum Við Spilum Endalaust, leur seul disque avec le tout premier que je trouve décevant, et en étant modérément convaincu. Le destin est parfois taquin.

Taquin car, dans la foulée, je vais écouter compulsivement deux disques des islandais, Takk... (2005, dont sont extraits beaucoup de morceaux comme Gong qui plaisaient énormément au post-adolescent que j'étais) et (), paru en 2002, plus dévasté. Le fait qu'il n'ait pas de nom me fascine, il sort des cases. En réalité, c'est une forme de post-rock que je découvre, mais un post-rock aérien, ouvert aux quatre vents (là où je découvrirai plus tard Godspeed You! Black Emperor, mùm ou Mogwai dans une veine plus sombre).

La voix en falsetto de Jónsi, le vonlenska ("langue" imaginaire qu'il utilise pour les paroles de certaines chansons... () est le seul à être uniquement chanté en vonlenska), les arrangements de cordes, les montées en puissance à la batterie, cette guitare jouée avec un archet... Beaucoup de choses sont nouvelles ou différemment employées. Mes oreilles découvrent une grâce que je n'aurais jamais pensé pouvoir leur soumettre. () n'a pas de nom, mais il a marqué mon panthéon personnel.

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