Honte à moi, je n'ai pas encore écouté son dernier album. Le temps me manque. Mais la prestation livrée hier m'incite à le découvrir, d'autant plus que j'avais adoré le précédent. Michel était en forme hier, un peu cynique comme à son habitude (faut-il voir dans ce "bonsoir Toulouse" un clin d'oeil aux errements géographiques de Johnny ?), mais surtout révolté ("en ce moment j'adore les samedis après-midi, c'est sans doute lié aux coups de matraque").
Le mouvement des gilets jaunes, quoi qu'on en pense (et il est impossible d'avoir un regard clair sur un phénomène aussi hétérogène), a inspiré Michel Cloup. De la pochette de l'album, jaune, aux paroles du single Les Invisibles ("dans la ruine, dans la rue, leur voiture, leur lieu de travail, de vie, leurs yeux se sont illuminés, les contours de leurs corps dessinaient des formes floues, des traces phosphorescentes [...] une justice, une revanche, leurs poings en forme, c'était beau, [...] ceux qui avaient disparu, ceux que l'on ignorait sont revenus, les invisibles ne le sont plus"), impossible de ne pas voir un lien avec cette actualité...
Et puis Michel Cloup est toujours très drôle. Il n'a pas pu s'empêcher de rappeler à l'assistance qu'il s'agissait de la "coupe du Monde de la gauche", que "il y a plus de monde ici qu'au grand débat" et que "pourtant, c'est la même chose, il y a un mec qui parle tout seul sur scène".
Bon, et au-delà de tout ça, c'était toujours très au point musicalement. Les nouveaux titres fonctionnent déjà, le phrasé de Michel Cloup est toujours inimitable, son regard sur ses contemporains acerbes, et il nous a offert un grand moment (en nous hypnotisant) en revisitant Ma Vieille Cicatrice, extrait de Minuit Dans Tes Bras.
Ca doit etre bien Michel Cloup en concert, je n'ai pas eu l'occasion de le voir encore. J'avais plutot apprécié le précédent, celui ci m'a beaucoup moins plu, en raison justement des paroles et du thème. autant je le trouvais doué dans le registre introspectif, autant il est complètement à coté de la plaque dans sa description du mouvement. Ou alors c'est qu'à Toulouse il se passe vraiment quelque chose...
RépondreSupprimerDeuxième fois que je le vois en concert, je l'avais vu sur la précédente tournée (j'avais adoré Ici Et Là-Bas), mais j'ai préféré ce concert. Ca tient sans doute davantage à la salle qu'à autre chose (j'adore l'Ubu).
SupprimerEt en fait, il n'est pas impossible que je raconte des conneries puisque les chansons auraient été écrites avant novembre 2018. Donc le mouvement des gilets jaunes n'aurait pas pu inspirer Michel Cloup. Pourtant, y a quand même des points qui m'intriguent ("les invisibles ne le sont plus", "deux mots, en lettres brûlantes", etc...).
Ca aurait carrément pu me saouler cette thématique, car je ne passe pas mes samedis après-midi avec un gilet jaune, mais quelque chose se passe sur ce disque, qui me séduit.
Great artist love his live sets
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