samedi 15 octobre 2016

Sleaford Mods - I Can Tell (2016)



Les Sleaford Mods sont probablement les meilleurs représentants de ce que pourrait constituer le punk 2.0. Celui des années 2010, en somme. Pourtant, les deux protagonistes formant cette entité ne sont pas nés de la dernière pluie, loin s’en faut, à l'instar du charismatique Jason Williamson dont la hargne et la verve qu’il affiche dans son chant ont quelque chose de la post-adolescence, malgré ses 46 printemps.


I Can Tell constitue la belle surprise de l'EP TCR, sorti vendredi. Tout au moins pour ceux qui n’avaient pas suivi la récente tournée du groupe qui avait pris l’habitude de débuter par ce morceau sur lequel Jason Williamson crachait son dégoût de la trajectoire du peuple britannique (coucou le Brexit) à la face de spectateurs souvent médusés. 

Les boucles hypnotiques et presque nonchalantes appuient une voix au débit mécanique mais néanmoins habité. Les composantes de ce titre sont tellement simples au regard que son efficacité n’en est que plus improbable et déroutante. Si le secret de la réussite n’était pas l’authenticité de la démarche et du dégoût de certaines dérives de la société, nous pourrions recommander aux écoles de musique d’étudier dans les grandes largeurs ce titre. Mais non, avec Sleaford Mods, il n’y a pas de recette, pas d’analyse qui tienne réellement la route. Ces représentants de la classe moyenne ouvrière défendent bec et ongles le peu qu’ils ont, et ils y mettent tout leur cœur. Voilà pourquoi l’EP TCR fonctionne si bien.

4 commentaires:

  1. En effet, ce n'est pourtant pas a priori au départ le genre de musique à laquelle je suis suceptible d'adhérer mais pour les avoir vu cet été (sans les connaître auparavant) en festival, j'avoue que ce "I can tell" qui a ouvert leur set est comme un bon dessin, c'est-à-dire selon Cabu : "un coup de poing dans la gueule". Il se dégage de ce duo quelque chose de fort, effectivement très punk dans l'esprit et d'une sincérité évidente. Ca m'a vraiment touché...

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  2. La haine doit sortir de nous!!!!!alors dansons!!!!

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    1. La haine sort peut-être de la bouche de Jason Williamson mais avec un putain d'accent à couper au couteau. En effet, une lecture attentive des lyrics m'a permis de constater avec soulagement que là ou j'avais cru comprendre que Jason évoquait l'intérieur de "your lovely little ass", il n'évoquait en fait que celui de "your lovely little house". Ouf !
      Au fait TCR c'est pas une allusion à la marque des célèbres circuits de voitures qui nous ont tant fait rêver pendant nos jeunes années ?

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    2. C'est le fameux accent de Nottingham !
      Choc générationnel, je n'ai pas connu les circuits TCR, mais au vu du clip de TCR, pas impossible du tout que ce soit une allusion, voire un hommage à cette industrie.

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