vendredi 28 octobre 2016

Romain Humeau - Paris (2016)

Alors oui, moquez-vous, riez, braves gens, je fais ici l'apologie de Romain Humeau. Et je n'en ai même pas honte. Pour certains, il n'est qu'un simple ersatz de Bertrand Cantat, à la manière d'un simple Thomas Boulard (Luke). Que nenni.

 Je ne vais pas me lancer dans la défense de la discographie de Romain Humeau, que je connais de toute façon bien trop mal. Ni même dans celle d'Eiffel, groupe dont il est le leader et qu'il est facile de railler, mais qui a quand même généré de vrais bons disques, mon préféré étant A Tout Moment, dont le single quasi-éponyme A Tout Moment La Rue valait son pesant de cacahuètes, et dont je parlerais peut-être ici un jour.


En attendant, c'est en solo et avec Mousquetaire #1, son troisième album, que Romain Humeau débarque en 2016.  Dans une veine plus apaisée. Certes, la verve est toujours présente, si bien qu'à l'instar de Cantat, Humeau tombe parfois dans le name-dropping dénonciateur un peu facile ("Marine, Haram" dans le Paris que je vais ici évoquer).

Mais qu'importe, ce disque est bon, et respire l'authenticité. Avec de vrais bons titres. Je ne sais pas s'il se caractérise par une cohérence d'ensemble folle, mais chaque morceau respire la sincérité et est suffisamment solide pour justifier sa place sur un tel enregistrement.

Et Paris, donc. Quatrième morceau. Presque anodin à la première écoute, et qui s'invite régulièrement sur la platine (bon ok, sur l'auto-radio) depuis. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti l'envie de mettre un disque en mode repeat 1 (comprenne qui pourra) depuis longtemps. Non que le reste soit anecdotique, bien loin de là. Mais ce morceau, bien que je ne sois pas parisien, et donc moins touché (quoi que) par les événements de novembre dernier que ceux qui connaissent cette ville ou pire, des victimes de cette insensée tuerie, et bien il me parle.

Car il y a quelque chose d'évident, qui doit parler à tout le monde dans cette déclaration d'amour à cette ville imparfaite mais si désirable. C'est à une ville que Romain Humeau fait cette déclaration, mais cela pourrait être à un proche, un objet, une femme, une fleur, un souvenir. La beauté à l'état pur, à la fois incarnée et désincarnée (comprenne qui pourra ce non-sens absolu), le Français la dépose dans les canaux auditifs de l'auditeur comme certains ont déposé une gerbe sur la sépulture de ceux qui ont injustement perdu la vie en novembre 2015. Merci.


12 commentaires:

  1. Hello,

    Aucun rapport avec ce post mais tout arrive avec un peu de patience. Voici le lien pour
    The Sound - Jeopardy
    mot de passe : downgrade

    J'en ai profité pour réécouter les premiers albums et ça passe toujours bien.

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    1. Merci infiniment ! Je t'en donne des nouvelles très rapidement, mais je me délecte déjà de l'écouter !

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  2. Pas pour moi ce genre de chanson française là, j'arrive pas à rentrer dedans je range ça avec Noir Désir et d'autres groupes dont la démarche ne me parle pas et que je ressens comme "on fait vite fait indés mais y'a pas de fond on veut juste le porte monnaie des bobos sans goûts musicaux". Attention je ne dis surtout pas que c'est le cas, mais j'ai tendance par facilité à ranger ça dans cette case un peu caricaturale qui n'engage que moi.

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    1. Oh ba oui, si t'aimes pas Noir Désir, pas étonnant que tu n'accroches pas à Humeau. Je peux pas t'en vouloir, c'est cohérent =)

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    2. Je ne connais pas Humeau mais ce qu'écrit Alex de Noir Désir me laisse perplexe. C'est un groupe qui a basé sa carrière sur des références rock très solides - qu'on n'est pas obligé d'apprécier of course - et qui a toujours développé une écriture musicale et textuelle soignée.
      Dire qu'il n'y a pas de fond chez Noir Dés me parait pour le moins curieux. Ma foi...

      J'aurais rangé dans cette catégorie les sous-Noir Désir qui ont essayé de surfer sur la vague après eux, genre Luke, Eiffel (Romain Humeau justement) mais eux n'étaient que des suiveurs.

      Bref, c'est mon avis et je le partage. :-)

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    3. J'ai pas dit qu'il n'y avait pas de fond, j'ai même pris la peine de dire que c'était juste une simplification de mon avis et que ça ne reflétait sûrement pas la vérité ;)
      Je prends la peine de mettre des pincettes, faut lire en entier, je différencie bien "ce que je pense", qui est subjectif et pas tellement discutable, et "ce qui est vrai" que je ne prétends pas connaître ou imposer et qu'on peut discuter comme tu le fais justement ;)
      Je sais qu'ils étaient très Gun Club tout ça, c'est éminemment respectable... Mais je préfère 1000 fois l'original à la version francisée, comme souvent (même si là encore c'est ultra réducteur).

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    4. Et ayant moi-même des goûts musicaux discutables, je suis ouvert à la discussion justement :)
      Ca n'avance personne de tout démolir mais une dose de subjectivité est bienvenue, on ne peut pas tout aimer et c'est aussi important de ne pas entrer dans un béni oui-oui permanent comme les Inrocks par exemple. Sans avis mitigés ou négatifs, la discussion n'avance pas des masses.

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    5. Pas de souci Alex, rien de catégorique chez moi non plus. J'ai suivi toute la carrière de Noir Dés avec plaisir - le plaisir de suivre un vrai groupe de rock français avec des mélodies, des riffs, une voix qui me parlaient. Même leur dernier virage - celui de "Des visages des figures" - m'avait plu alors qu'avec le recul je le pense très influencé par l'évolution de Radiohead, période Ok Computer. Si si j'y trouve des similitudes.

      Bref, je garde ND parce que j'y trouve une vraie personnalité au-delà des influences, mais je ne prends pas les suiveurs. Je reste un fan du Gun Club mais ça ne m'empêche pas de trouver de l'intérêt à ND qui n'est pas un clone comme j'ai eu l'occasion de le lire je ne sais plus où.

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    6. C'est clair que ce n'est pas un clone du Gun Club y'a de grosses différences dans la musique et les thématiques des paroles ! Je crois que c'est dans rock'n'folk j'ai dû lire ça aussi... ils ont été influencés par le Gun Club certes mais en ont fait autre chose qu'on aime ou pas c'est certain.
      J'ai plus de sympathie pour leur tournant "des visages et des figures" pour le coup, qui a mieux vieilli pour mes oreilles que le reste de leur disco (il est vrai que c'est le plus récent, donc ça reste logique).

      Noir Désir est un groupe phare en France c'est un fait, pourtant de même que Téléphone j'aurais plutôt tendance à picorer un ou deux morceaux ici ou là et pas trop souvent, l'ensemble ne me touchant pas.
      À Téléphone je préfère Bijou et à Noir Désir je ne trouve aucun suppléant... Ptet Taxi Girl pour la noirceur mais pas le même univers. Le gros rock qui tâche de qualité et en français c'est pas évident à trouver.
      Au risque de me faire jeter des cailloux dessus je trouve les débuts d'Indochine bien plus intéressants musicalement que ND ou Téléphone si on parle gros groupes français...

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    7. Arf, oui, je prépare les cailloux Alexandre =) (pour l'allusion au fait qu'Indochine soit plus intéressant que Noir Desir).
      Noir Déz, c'est quand même un chef-d'oeuvre absolu (Des Visages, Des Figures, et ce que dit Till sur l'influence d'Ok Computer est loin d'être inintéressant, on sent un côté "perte de confiance dans ce monde qui évolue trop vite" sur DVDF), et quelques paires de vrais bons albums de rock (666.667 Club étant le plus fameux), sans oublier quelques bonnes idées comme cet album de remixes de leur propre oeuvre (One Trip One Noise) auquel je trouve peu d'équivalent à la fois sur la démarche et le résultat final.

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    8. Sur l'album d'auto-remixes le 45:33 de Lcd soundsystem est genial, mais le groupe s'y prête davantage c'est vrai, et puis il y a pas mal de nouveautés dessus aussi c'est pas uniquement du remix donc pas tout à fait comparable... Mais très bon !

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  3. Tiens c'est vrai, moi qui n'ai pas écouté de NOIR DEZ' depuis longtemps, si je devais m'y remettre, c'est sûrement par le biais de ce One Trip / One Noise que l'envie viendrait.

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