vendredi 19 février 2016

Jane Birkin - La Pleine Lune (1998)

Serge Gainsbourg, ce n'est pas seulement des coups de gueule et des singeries sur les plateaux TV. Ce n'est pas seulement quelques disques de pop-chanson française. C'est surtout, à mon sens, l'extraordinaire disque Histoire De Melody Nelson, publié en 1971.

Il n'y a qu'à voir la liste des artistes revendiquant clairement l'influence de ce disque pour comprendre à quel point il est majeur : Beck, Michael Stipe, Air, Jarvis Cocker, Brian Molko, Grizzly Bear, Benjamin Biolay, Gruff Rhys...

Sans compter le fait que le succès commercial de l'opus fut très modeste à sa sortie. Est-ce le gage d'une réussite ? Assurément, non, mais cela va de pair avec un album ambitieux, dont les basses rondes et les arpèges de guitare sont assez géniaux, sans occulter l'apport d'un soupçon de cette musique classique - suffisamment modéré pour correspondre à ses ambitions - dont on connaît l'attrait que lui portait Serge Gainsbourg.

Histoire De Melody Nelson, c'est donc un album concept dramatique qui débute par un accident pour se clore par un autre : confrontation de la voiture du narrateur avec le vélo de Melody, romance consumée, puis crash de l'avion de ladite Melody, à qui Jane Birkin prête aussi bien son image sur la pochette que sa voix. Dis comme ça, cela ne fait pas rêver, mais ce n'est pas tant pour ses qualités scénaristiques que pour ses sonorités que j'apprécie ce disque totalement avant-gardiste, si abouti qu'il m'arrive parfois de me demander quelle est la meilleure production que l'on doit au couple Gainsbourg/Birkin (à savoir, qui de cet opus ou de Charlotte Gainsbourg est le plus essentiel, la réponse étant forcément celle qui est encore dans le ventre de Jane Birkin sur la pochette du disque et à laquelle on devra, outre quelques rôles parfaitement endossés au cinéma dans 21 Grammes ou Prête-Moi Ta Main, les essentiels disques IRM avec Beck et surtout 5:55 avec Air).

Bref, pourquoi parler de Melody Nelson alors que je partage un morceau de Jane Birkin, figurant sur son opus A La Légère ? Tout simplement car je viens de faire l'un des plus beaux "craquages" depuis que je tiens ce blog, en croyant avoir découvert un inédit de Portishead, en prétendue collaboration avec Jane Birkin sur un titre de Melody Nelson alors qu'il s'agissait de l'extrait d'un bootleg, intitulé justement Melody Nelson, mais constitué pour l'essentiel de fakes et de morceaux mal crédités (dont celui-ci, donc). Avouez qu'il y a lieu de faire une confusion, et que l'on pourrait croire ces sonorités tranchantes issues du cerveau de Geoff Barrow, non ?

Voilà qui me donne envie de découvrir ce disque, en tout cas, et je n'aurais jamais cru m'intéresser de si près à Jane Birkin en solo...


8 commentaires:

  1. Ah bah voilà un album que je crois bien n'avoir jamais écouté...quoique j'ai un doute tout d'un coup, il se pourrait bien que je l'ai quelque part...
    Bref, sinon Melody Nelson est sans doute mon Gainsbourg préféré...

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    1. Je croyais que tu parlais de Melody Nelson, en évoquant un album jamais écouté, ce qui m'aurait étonné te concernant =)
      Jamais écouté ce Jane Birkin (ni aucun album d'elle d'ailleurs) non plus, mais je vais sans doute le faire prochainement au vu de l'extrait.
      Quoi qu'en fouillant dan sa disco, j'ai vu que Beth Gibbons apparaissait sur les deux opus suivants de Birkin, du coup, je ne sais pas trop par lequel commencer.

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  2. Je n'étais pas au courant d'un lien entre l'interprète de "La Gadoue" et les bristoliens mais Jane a par contre réellement collaboré avec Brett Anderson. C'est peut-être ce qui a donné l'idée à Françoise Hardy de s'accoquiner avec ton idole Damon Albarn... à moins que ce soit l'inverse ?

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    1. Je ne sais pas si le terme d' "idole" est approprié, mais c'est certain que j'ai une vraie affection et estime pour le gars Damon.
      Pour le coup, le duo avec Françoise Hardy sur To The End a été enregistré en 1993 (pour paraître en 1994 sur Parklife), alors que la collaboration Jane Birkin/Brett Anderson dont tu parles (et dont je ne soupçonnais pas l'existence) semble dater de 1996.
      Damon avait donc un coup d'avance sur Brett. Déjà...

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  3. concernant Justine FRISCHMANN, c'est quand même le contraire...

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    1. Certes, mais pour le coup, il s'agit d'une autre forme d'art !

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  4. Ah ouais, j'aurais jamais fait le rapprochement entre Birkin et Portishead mais c'est tout à fait ça ! Bon pour être honnête je ne suis pas dingue de son chant sur cette chanson, mais le titre est sympa :) !
    Je crois que ses albums solos ont bonne réputation en effet, à creuser.

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  5. Cool ! J’aime bien cette chanson et le titre avec pleine lune aussi me fait penser à quelque chose mais je ne m’en souviens plus…

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