samedi 17 janvier 2015

2014 sans prise de tête - partie 9

 Avant d'aborder la dernière ligne droite (qui sera disponible ce week end, sans doute dimanche), voici la neuvième partie de ce top, également disponible ici.

 

20. Ought More Than Any Other Day

Quelques écoutes m’ont permis de découvrir le caractère addictif de ce disque conjuguant l’influence post-rock des pionniers de Constellation, le post-punk des Talking Heads (le chant de Tim Beeler n’est pas sans rappeler celui de David Byrne) et la noise de Sonic Youth. Forcément accessible au regard des accointances avec ses aînés, More Than Any Other Day n’est pour autant pas dénué de personnalité et les Canadiens, entre hymnes immédiats et constructions plus alambiquées et expérimentales, maîtrisent un sujet qu’ils pourraient être amenés à transcender davantage encore dans un futur proche.
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19. Elise Melinand Gray Hoodie

Le premier album d’Elise Melinand tient les promesses suscitées par l’EP Le Voyage. Sans jamais sombrer dans la caricature, Gray Hoodie réalise la parfaite synthèse entre l’univers des deux premiers mùm et La Marche De L’Empereur d’Emilie Simon. Les Californiens de n5MD ont eu le nez fin en enrôlant cette artiste dont la pop onirique et hivernale brasse bien plus d’influences qu’il n’y paraît au premier abord.
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18. Eels The Cautionary Tales of Mark Oliver Everett

Après Blinking Lights And Other Revelations, Mr. E nous refait le coup de l’album introspectif dont le processus de création s’éternise. La composition de The Cautionary Tales of Mark Oliver Everett a en fait débuté avant celle de Wonderful, Glorious, son génial prédécesseur. Si ce dernier lorgnait du côté immédiat et électrique de la discographie du groupe, rappelant ainsi Souljacker, ce nouveau cru se veut plus mélancolique. On pourra regretter l’absence d’un ou deux morceaux bien placés dynamisant l’ensemble, mais l’élégance des cordes et des arpèges suffit à faire mouche. Comme toujours avec Eels.
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17. GoGo Penguin v2.0

Jamais dans l’imitation de leurs prestigieuses influences, les Mancuniens parviennent néanmoins à effectuer la synthèse de disques aussi prestigieux que lAmnesiac de Radiohead, le TNT de Tortoise, le Laughing Stock de Talk Talk et le Leucocyte du Esbjörn Svensson Trio. Le jazz-rock de v2.0 est un modèle du genre qui devrait séduire les adeptes de chacun de ces registres.
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16. Alex G DSU

DSU, c’est l’évidence même. Jusqu’alors anonyme, le quatuor basé à Philadelphie franchit plusieurs paliers à la fois pour accoucher d’un cinquième opus, signé chez Orchid Tapes, dont l’immédiateté des compositions rime avec pérennité. La consistance de celles-ci leur permet en effet de résister à l’épreuve de l’écoute répétée. La bande menée par Alex Giannascoli nous propose donc treize titres percutants et courts – ils atteignent rarement les trois minutes – qui naviguent entre l’univers lo-fi de Pavement et celui tout en arpèges de Pinback.
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15. S.H.I.Z.U.K.A. Between

Un an après We Are Empty, Anthony Do Khac radicalise encore son propos avec Between. Entre IDM névrotique, électro sombre et techno, ce disque nous met, à l’instar de sa pochette, la tête à l’envers. Les déçus du Syro d’Aphex Twin pourront trouver de quoi satisfaire leur attrait pour les (dé)constructions singulières mêlant malaise et angoisse.
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14. Figures In Motion Confusion Will Pass

Pour son premier disque, le trio Parisien génère un rock indé rappelant Radiohead. Aussi bien vocalement que musicalement, la comparaison est inévitable et il convient évidemment de la nuancer. Il s’agirait ici d’un Radiohead ayant fait l’impasse sur le diptyque électronique partagé à la croisée des millénaires. On pense donc principalement à The Bends, Ok Computer et In Rainbows pour la recherche et l’obtention permanente d’un équilibre de pop à tiroirs. Lorsqu’ils intègrent des éléments électroniques, c’est alors la poptronica des Allemands de Notwist qui vient à l’esprit. De bien charmantes références pour débuter une discographie.
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13. Les Marquises Pensée Magique

Il n’est pas aisé de parvenir, comme le fait habilement Jean-Sébastien Nouveau, à satisfaire à la fois les mélomanes les plus exigeants et ceux qui recherchent en priorité un plaisir immédiat. Ici, la multiplication des couches sonores, si elle apporte un aspect parfois chamanique, ne nuit jamais à l’aspect mélodique des compositions. Du violon à la trompette, en passant par le saxophone, les percussions et les larsens, les musiciens sont nombreux et l’électronique ne s’invite que ponctuellement. De ce dosage réside probablement l’une des dimensions – le travail, le talent et la maîtrise technique en sont d’autres – rendant ce disque de pop tribale si humain, riche et abouti.
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12. Komparce Zerlegzen

Il n’y a pourtant aucun favoritisme là-dedans (et c’est bien ça le pire, comment expliquer en ce sens le désintérêt de toute une frange de la presse pour ces artistes ?) mais, en plus de S.H.I.Z.U.K.A., le label Chez.Kito.Kat est encore une fois représenté dans mon bilan annuel. Komparce, c’est le duo formé par Dog Bless You et Mr Bios. Du solide, donc. Pour autant, les gaillards sortent des sentiers battus en publiant une bande sonore commandée par le Centre National de l’Audiovisuel du Luxembourg. Surprise, non seulement ce n’est pas rébarbatif, mais c’est même passionnant et l’on navigue avec brio entre free-jazz, électro planante et ambient minimaliste.
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11. Timber Timbre Hot Dreams

Avec Hot Dreams, l’évolution des Canadiens est évidente et leur univers se tournant de plus en plus vers les Tindersticks, Lambchop ou Bill Callahan est aussi classieux et percutant qu’efficace.
L’avis du comité sur le disque

2 commentaires:

  1. Acte 9 (moi qui suis grand spectateur de théâtre, la métaphore était évidente). Avant dernière course avant le sprint ultime, la final tant attendue quoi !! Cette fois, j'ai deux disques, et en communs avec mon top....mais quels disques :
    Eels – The Cautionary Tales of Mark Oliver Everett : Étrangement, c'est avec celui-ci que je l'ai réellement découvert (HONTE à moi, ouhhhh !!!). Pas que je ne connaissais pas avant, mais n'avais que très peu écouté et pas d'album d'Eels en ma possession. C'est d'ailleurs ton enthousiasme envers cet artiste qui m'a décidé. Depuis, je commence à m'y mettre, ta rétrospective a été un superbe atout et une aide précieuse. Ce dernier, peut être pas son meilleur mais quand même, quel oeuvre ! Mélancolique est le mot...et les cordes, les mélodies, la voix, somptueuses !!!

    Timber Timbre – Hot Dreams : UN de mes chocs musical 2014, superbe disque entre Folk, Pop, Blues, envolées cinématographiques, Soul, ambiances Jazzy et énergie Indie rock. Cette diversité de claviers électriques vintages ainsi que les cuivres....Le pied total quoi !! Et moi qui suis grand fan des Tindersticks, la voix me rappelle celle de Stuart Staples (sans aucun plagiat) !!!

    Ought : l'ai vu dans tant de top que je me dis que ça doit valoir le coup !
    Les autres, connu de nom ou pas....encore des découvertes éventuelles (mais tant de disques à écouter...) !!

    Vivement la final, ton top 10 !!!!
    A + amigos.

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    1. Ravi de voir que la rétrospective sur Eels a été un des éléments qui t'a donnés envie d'en découvrir davantage sur ce personnage qui est l'un des deux artistes que j'admire le plus (Thom Yorke étant l'autre). Juste devant Damon Albarn, Jonsi, 3D, Björk et Mark Linkous, si je n'oublie personne.

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