samedi 25 août 2018

Série 1998 : Elliott Smith - Sweet Adeline

Suite de la série d'articles consacrés aux vingt ans d'albums (et donc de titres) marquants avec le XO d'Elliott Smith qui fête ses deux décennies aujourd'hui même.

En me lançant dans cette série, je ne savais pas ce que j'allais y trouver. Finalement, je crois avoir une esquisse d'observation. La majorité des titres que je retiens en premier lieu pour illustrer ces disques est placée en ouverture de disque. Sweet Adeline ne fait pas exception.

Rien n'était évidemment calculé. Je me vois mal m'arranger avec mes titres favoris pour confirmer une hypothétique théorie dont tout le monde se fiche. Avec une mélodie d'apparence simple à la guitare en bois qu'épouse son chant toujours sur le fil, Elliott Smith débute ce disque sans avoir l'air d'y toucher.

Si je préfère toujours son prédécesseur, Either/Or, XO reste néanmoins le deuxième meilleur disque de l'Américain. Autant dire un disque d'exception vu son pedigree. Deux grands moments viennent émailler cet impeccable titre d'ouverture d'à peine trois minutes : à 1'32  et à 2'41.

Le premier de ces moments phares coïncide avec l'arrivée d'un refrain à la fois emphatique et tourmenté, en tout cas détartrant, là où il s'amusait auparavant avec une neurasthénie contenue. L'entame de ce refrain et le "Sweet Adeline" clamé par son auteur hérisse les poils, glace le sang et donne envie de se mouvoir à la fois.

Le second intervient avec un jeu de guitare presque percussif qui vient marquer une rupture avec la mélodie précédente pour faire plonger le titre vers une fin tout sauf bâclée, ce qui n'était pas si fréquent à une époque où l'utilisation à tire-larigot du fade permettait de conclure en baissant le son progressivement.

Elliott n'avait pas bâclé cette fin de titre, et proposait à ce disque une ouverture parfaite en ce sens qu'elle traduisait le sentiment de montagnes russes qui en accompagnerait l'écoute : un début où il installe l'auditeur dans un cocon, une explosion et une conclusion quasi-féérique. Du grand art. Que l'on regrette Elliott...

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