samedi 28 avril 2018

Série 1998 : Boards of Canada - Roygbiv

Poursuivons la série des anniversaires. La semaine dernière, c'était le Angel de Massive Attack qui était à l'honneur car il fêtait ses vingt ans. Mais le même jour, le 20 avril 1998, sortait un autre disque essentiel.

Music Has The Right To Children est probablement le disque qui a permis à Boards of Canada d'asseoir sa patte sur le monde de la musique. Quatre ans avant le plombé Geogaddi et sept ans avant le plus rêveur The Campfire Headphase, le duo Ecossais produisait ce qui était déjà la synthèse parfaite de ces deux successeurs.

Aussi sombre et hanté qu'onirique et planant, Music Has The Right To Children s'appuyait sur des déconstructions électroniques savamment ré-agencées qui donnaient l'impression de ne jamais avoir été entendues à l'époque.

Et si aujourd'hui, tout le monde ou presque peut imiter Boards of Canada (sans atteindre le pouvoir hypnotique de leurs compositions, eux-mêmes ayant failli à égaler le niveau de ce triptyque lorsqu'ils sont revenus aux affaires en 2013 avec le néanmoins convaincant Tomorrow's Harvest), sortir ce type de disque à l'époque était aussi aventureux qu'ambitieux.

Certains titres, comme Turquoise Hexagon Sun, donnent l'impression de virevolter entre les nuages, mais c'est finalement Roygbiv qui m'impressionne le plus après toutes ces années. En moins de deux minutes trente, les Ecossais donnent à ce titre plusieurs vies là où les titres électroniques nécessitent souvent le double de temps pour instaurer une ambiance.

En ce sens, Roygbiv est un titre captivant, mais c'est surtout la confusion des sentiments qui en émane, au gré de la juxtaposition des différentes sources instrumentales et de ce "hey" répété par un enfant (semble-t-il). Mélodique à souhait (sans doute l'un des plus aboutis à ce niveau de leur discographie) malgré les contraintes que le duo s'inflige, Roygbiv annonce avec une olympiade d'avance ce que seront les ambiances délétères d'un Geogaddi (sur-)utilisé (et découvert par ce biais par l'ado que j'étais) dans Faites Entrer l'Accusé, époque Christophe Hondelatte.



1 commentaire:

  1. "Music has the Right to Children" de BOC, 20 ans déjà ??!! Comme le temps passe, nostalgie. En 1998, j'avais 22 ans et j'était en pleine période rave-party depuis 1993. J'ai donc naturellement découvert BOC. Une musique planante, expérimentale mais toujours mélodique.
    Et oui, leurs productions étaient très aventureuses et ambitieuses, avec celles d'Autechre aussi.
    Avec 1997 (que de chef d'oeuvre), l'année 1998 fût un excellent cru arty !!!
    A +

    RépondreSupprimer